Comment les zoos participent-ils à la conservation des espèces ? Sont-ils uniquement des lieux de divertissement ? Les animaux des zoos sont-ils nés en captivité ? Pour en savoir plus, consultez notre question réponse…
A l’occasion de la réouverture du parc zoologique de Paris, le ministère de l’Écologie fait le point sur le rôle et le fonctionnement des zoos. Sur 300 établissements en France, certains sont spécifiques aux oiseaux, aux reptiles ou à la faune aquatique (aquariums), d’autres présentent plusieurs dizaines d’espèces différentes.
Le fonctionnement des zoos suit plusieurs principes pour :
- respecter les équilibres écologiques et préserver la biodiversité ;
- garantir la sécurité et la santé des personnes ;
- s’assurer du bien-être des animaux dans les structures qui les accueillent
- promouvoir la qualité des installations et de la pédagogie sur les animaux.
Des établissements engagés pour la biodiversité et la conservation des espèces
Les zoos sont-ils uniquement des lieux de divertissement ?
Non. Les zoos remplissent aussi des missions d’éducation, de recherche et de conservation :
- ils sensibilisent les visiteurs à la nécessaire préservation de la biodiversité et transmettent leurs connaissances ;
- ils développent leur expertise des animaux sauvages grâce à des études sur leur comportement social, leur alimentation, leur maladie, leur reproduction… ;
- ils participent à des programmes d’élevage des espèces menacées.
Comment les zoos participent-ils à la conservation des espèces ?
Les zoos veillent à la conservation des espèces à travers des programmes nationaux et internationaux de reproduction et d’élevage. En Europe, on en compte plus de 350. L’association européenne des zoos et aquariums (EAZA) () mutualise les connaissances sur l’élevage en captivité et met à disposition des guides de bonnes pratiques. Contrôlés par des instances scientifiques, des échanges d’animaux permettent notamment de préserver le patrimoine génétique. Dans le cas des espèces menacées, la réussite de ces programmes est parfois telle qu’elle permet de réintroduire dans la nature des animaux nés en captivité.
Une activité très encadrée
Quelles sont les autorisations requises pour un zoo ?
Selon le code de l’environnement, pour exercer son activité un zoo doit :
- obtenir une autorisation d’ouverture délivrée par le préfet de département ;
- avoir dans l’équipe dirigeante une personne titulaire d’un certificat de capacité pour l’entretien des animaux sauvages en vue de leur présentation au public.
A quelles règles répondent les zoos ?
L’aménagement et le fonctionnement d’un zoo répondent à des règles strictes en matière de sécurité des animaux, du public, de bien-être animal, de pédagogie sur la biodiversité et de participation à la conservation des espèces animales. Ces règles sont définies par les ministères de l’Écologie et de l’Agriculture en application de la réglementation européenne. Elles sont notamment fixées par l’arrêté ministériel du 25 mars 2004.
Pour présenter les espèces les plus menacées, un zoo doit obtenir des certificats intracommunautaires délivrés par la direction régionale en charge de l’environnement.
Comment les zoos assurent-ils la sécurité des visiteurs et des personnels ?
Les zoos doivent garantir la sécurité de leurs installations pour les animaux, les visiteurs et le personnel mais aussi prévenir et empêcher les évasions d’animaux. Ils appliquent des normes strictes sur les clôtures, l’accès aux cages et aux enclos, l’affichage des consignes de sécurité, les règles d’hygiène… Les zoos ont aussi l’obligation d’établir et d’appliquer un règlement intérieur, un règlement de service, un plan de secours, de tenir un dossier sanitaire et de définir les conditions de circulation.
Qui vérifie l’application de la réglementation dans les zoos ?
Le ministère de l’Écologie demande aux services des préfectures de contrôler les zoos au moins une fois par an, en coordination avec l’Office national de la chasse et de la faune sauvage (ONCFS). En 2012, ces services ont réalisé plus de 1 400 inspections dans les lieux de détention d’animaux sauvages tels que les zoos.
Les animaux, ambassadeurs d’une biodiversité riche mais menacée
Quelles sont les espèces accueillies dans les zoos ?
Les zoos peuvent accueillir tous types d’espèces animales en provenance du monde entier. Par exemple, le parc zoologique de Paris réunit 180 espèces différentes, des grands prédateurs aux petits batraciens. Certaines, comme les rhinocéros, font partie des espèces menacées d’extinction. Leur commerce est réglementé et contrôlé au niveau international par la Convention de Washington (dite CITES).
Un zoo peut-il accueillir autant d’espèces et d’animaux qu’il le souhaite ?
Les zoos sont libres d’accueillir autant d’espèces et d’animaux qu’ils le souhaitent à condition que leurs installations soient adaptées et que le responsable des animaux en ait la capacité. Si la taille des enclos est laissée à leur appréciation, les zoos doivent s’assurer du bien-être, du confort et de la bonne santé de leurs animaux.
Un particulier peut-il acquérir les mêmes animaux qu’un zoo ?
Un particulier peut acquérir librement les animaux sauvages les plus courants comme les perruches ou les poissons d’aquariums. En revanche, la détention d’animaux des espèces protégées, dangereuses, fragiles en captivité ou présentant un risque pour l’environnement répond à des règles strictes. Avant toute démarche, les particuliers intéressés doivent s’adresser à la préfecture de leur département.
A défaut de pouvoir posséder de telles espèces, certains établissements comme le parc zoologique de Paris offrent la possibilité de parrainer un de leurs animaux sauvages.
Les animaux des zoos sont-ils nés en captivité ?
Oui, les animaux des zoos sont presque tous nés en captivité. Depuis la mise en œuvre en 1975 de la Convention de Washington (dite CITES), les exportations et importations d’animaux prélevés dans la nature sont très encadrées. En général, pour obtenir de nouveaux animaux, les zoos effectuent des échanges gratuits. Le zoo d’accueil ne paie que le transfert de l’animal.
Que fait la France contre le trafic d’espèces menacées ?
Le trafic d’espèces menacées serait le 4ème au monde, après la drogue, la contrefaçon et le trafic d’êtres humains. A terme, le risque est l’extinction définitive de certaines espèces comme les éléphants, les rhinocéros ou les tigres. En France, la lutte contre le braconnage est l’une des mesures phares du projet de loi biodiversité. Il prévoit l’augmentation des sanctions à l’encontre des trafiquants et une amélioration des échanges entre organismes compétents pour renforcer l’action collective. (consulter le dossier de presse sur le projet de loi biodiversité)