Après les 22 mesures du plan antiterroriste de 2014 (PLAT), les 80 mesures du plan d’action contre la radicalisation et le terrorisme de 2016 (PLAS) et les 60 mesures de la loi renforçant la sécurité intérieure et la lutte contre le terrorisme de 2017 (SILT), le gouvernement feint d’agir en sortant un nouveau plan d’action contre le terrorisme pour 2018. 32 nouvelles mesures, sans jamais s’attaquer à la cause du terrorisme : l’islamisme et le salafisme.
Ces mesures présentées aujourd’hui par Édouard Philippe sont incapables de mettre hors d’état de nuire le terrorisme islamiste et son idéologie qui ont déjà tués 246 Français sur notre sol.
La lutte contre la radicalisation ne doit pas avoir lieu uniquement en prison et les détenus en question doivent être totalement isolés de leurs congénères pour éviter toute propagation de leur idéologie meurtrière. Ce n’est absolument pas le cas actuellement : de nombreux surveillants pénitentiaires continuent de dénoncer la porosité entre les différents niveaux d’enfermement et les contacts réguliers entre les individus radicalisés et les détenus de droit commun.
450 d’entre eux devraient d’ailleurs être relâchés dans la nature d’ici fin 2019. On compte déjà 40 à 60 000 adeptes du salafisme identifiés dans notre pays et environ 20 000 personnes sont déjà intégrées au fichier des signalements pour la prévention et la radicalisation à caractère terroriste (FSPRT).
Ce n’est donc pas le passage à l’acte, mais l’idéologie prosélyte sous-jacente qu’il faut combattre de toutes nos forces. Des individus comme Chérif Kouachi et Amédy Coulibaly n’auraient pas pu tomber dans les mains de Djamel Beghal, qui n’est toujours pas expulsé de notre territoire, alors qu’il est considéré comme leur mentor islamiste.
L’exécutif est pourtant pleinement conscient du péril qui pèse sur notre société, Emmanuel Macron a d’ailleurs fustigé un « terrorisme islamiste » « qui se love dans nos sociétés elles-mêmes » lors du Congrès. Mais derrière les mots et la communication, les actes ne suivent pas.
Devant la gravité de la situation, je demande au gouvernement d’interdire le salafisme et toutes ses expressions en France, rétablir l’État d’urgence et prendre des mesures proportionnées à la menace :
1 – L’isolement aux îles Kerguelen ou tout lieu isolé de tous les condamnés pour crimes ou délits liés à des actes terroristes.
2 – La mise en place d’un véritable contrôle aux frontières nationales et la suppression des accords de Schengen ;
3 – Le refus de voir revenir en France ceux qui ont été combattre auprès de l’État islamique ;
4 – L’arrestation immédiate des djihadistes de retour en application de l’article 411-4 du Code pénal qui prévoit une peine de 30 ans de détention criminelle pour des actes d’intelligence avec l’ennemi que celui-ci soit un État ou une organisation qui agit contre la France ;
5 – L’expulsion immédiate des fichés S étrangers ;
6 – L’assignation à résidence loin de leurs domiciles ou la mise en place du bracelet électronique pour des individus fichés S pour radicalisation selon leur dangerosité (loi du 20 novembre 2015) ;
7 – L’arrestation de tous les individus qui se livreraient, de près ou de loin à une apologie des actes terroristes ;
8 – La fermeture des mosquées où est prêchée la haine ;
9 – L’aménagement de 40 000 nouvelles places de prison ;
10 – La rétention de sûreté pour les condamnés au motif de terrorisme à la fin de leur peine ;
11 – La déchéance de nationalité pour les bi-nationaux ayant participé à une entreprise terroriste ;
12 – La création des établissements pénitentiaires éloignés exclusivement dédiés à l’exécution des peines prononcées par la Cour de sûreté de la Nation ;
13 – La création par décret d’un délit de consultation habituelle des sites djihadistes ;
14 – La mise en place au sein de la DGI d’un centre de réception garantissant l’anonymat des signalements de faits ou de comportements suspects ;
15 – L’expulsion immédiate de tout étranger condamné à une peine criminelle ou délictuelle ;
Nicolas Dupont-Aignan
Député de l’Essonne
Président de Debout la France