La Stratégie nationale pour la biodiversité 2011-2020, comme le Grenelle de l’Environnement et de la Mer, marque la volonté du Gouvernement d’investir dans la préservation de la biodiversité. L’annonce aujourd’hui des lauréats de l’appel à projets, lancé le 18 juillet 2011, va permettre le financement de 62 nouveaux projets pour un total de plus de 10 millions d’euros.
62 projets en faveur de la biodiversité
Les 62 projets retenus dans cette première vague de sélection couvrent l’ensemble du territoire national, l’Hexagone comme l’Outre-mer, et visent à :
- rétablir des continuités écologiques en adaptant les infrastructures de transport existantes aux besoins de circulation de la faune,
- restaurer les écosystèmes et les habitats naturels de la faune et de la flore sauvages,
- lutter contre les espèces exotiques envahissantes terrestres et marines dans les départements et collectivités d’Outre-mer,
- aider à la conservation et l’utilisation durable d’espèces végétales indigènes pour développer des filières économiques de proximité, par exemple autour de la production, du traitement et de l’utilisation du bois
- développer des éco-technologies dans le domaine du génie écologique.
Les résultats des deux autres appels à projets portant sur le renforcement des infrastructures agro-écologiques et la valorisation de la Trame Verte et Bleue en milieu urbain, seront annoncés à la fin du mois de février.
Zoom sur trois projets en faveur de la biodiversité
Création d’un instrument de financement dédié à la biodiversité : le FIBRE
Par ailleurs, le décret de création du Fonds d’Investissement pour la Biodiversité et la Restauration Ecologique (FIBRE) annoncé par le Président de la République le 20 octobre 2011 a été signé par la ministre de l’Écologie.
Ce fonds doit permettre de soutenir des projets de restauration de la biodiversité pour maintenir les services éco-systémiques qu’elle nous donne. Il soutiendra notamment des projets de réhabilitation des continuités écologiques et des milieux afin d’accompagner la mise en oeuvre de la Trame Verte et Bleue. Il est doté de 25 M€ pour 2012, ce qui permet de relancer dès à présent deux nouveaux appels à projets.
Rénovation de la gouvernance
Enfin, face à la multiplication des commissions et instances traitant de la biodiversité, Nathalie Kosciusko-Morizet a confié le 25 octobre 2011 au préfet Dominique Schmitt la
présidence d’un groupe de travail pour proposer une réforme de la gouvernance de la biodiversité. Les objectifs de cette réforme sont de mieux associer toutes les parties prenantes, de contribuer à l’ancrage des stratégies dans les territoires et de gagner en efficacité, cohérence et lisibilité.
Les propositions du groupe de travail du préfet Dominique Schmitt remises à la ministre le
3 février 2012 visent à fonder la nouvelle gouvernance nationale uniquement sur deux instances :
- le Comité national de la biodiversité, instance de concertation et de consultation, dont la composition est de type Grenelle (5 collèges de 12 membres, 2 scientifiques du Conseil scientifique et technique de la biodiversité et 12 établissements publics avec voix consultative) ;
- le Conseil scientifique et technique de la biodiversité qui rassemble des scientifiques et des experts reconnus (universitaires, chercheurs d’établissements publics, experts naturalistes…) et dont les avis éclairent les travaux du comité national de la biodiversité.
Cette architecture serait également déclinée au niveau régional. Le rapport contenant l’ensemble des propositions du groupe de travail est soumis à la consultation du public pendant une durée d’un mois, à l’adresse suivante :
Le saviez vous ? La France se situe au 8ème rang des pays abritant le plus grand nombre d’espèces mondialement menacées (dugong, tortue luth, albatros hurleur…). En Outre-Mer, la majorité des territoires français ont perdu au moins 70 % de leurs milieux naturels d’origine.