Les temps changent.
Désormais, l’épargne est drainée par les sociétés financières, en particulier par les compagnies d’assurance (vie) qui véhiculent ses incitations fiscales: elles existent encore mais diluées dans les contrats d’assurance (pour le prélèvement sur les sommes versées aux héritiers par la compagnie d’assurance voir précis de fiscalité n°4760…. précision faite que le taux est passé à 25%)….peut-être que si Steve Jobs avait été entrepreneur Français il y a quelques décennies, l’emprunt d’Etat se serait apprécié avant son décès. Le parallèle entre Steve Jobs et Antoine Pinay s’arrête là. Histoire de montrer que le chemin parcouru entre l’emprunt Pinay et l’éventualité des eurobons révèle l’avancée, mais aussi les difficultés que posent la mise au point de notre union monétaire…
En effet, une entreprise sans son dirigeant fondateur n’a pas la même valeur qu’avec. On a vu des héritiers avoir des droits de succession à payer sur la valeur d’une entreprise qui fait faillite quelques temps plus tard… Dans un premier temps, la jurisprudence a fait preuve d’une grande rigueur dans l’application de la loi. Pour évaluer l’entreprise, la loi nous dit qu’il faut se placer au jour du fait générateur de l’impôt: c’est-à-dire au jour du décès. Donc, pour la jurisprudence, il est impossible de tenir compte de la désorganisation de l’entreprise pour évaluer celle-ci dans le cadre des droits de succession puisque la désorganisation de l’entreprise est postérieure au décès.
Sous l’influence appuyée du monde patronal, le texte de loi a été réformé afin de obstacle à la logique de la jurisprudence. La loi dispose maintenant que, pour apprécier la valeur de l’entreprise il faut tenir compte des évènements immédiatement postérieurs au décès (voir précis de fiscalité de l’administration fiscale n°b4508-4 ici). Ceci permet d’évaluer la société en tenant compte du fait que le chef d’entreprise est décédé. Bien des avocats, des juristes et des experts-comptable tiennent compte de cette règle dans le cadre de leurs palabres avec l’administration fiscale….
Stanislas Lhéritier