Qui ose encore se souvenir des heures de gloire du Quinze de France, quand il rayonnait sur la planète et que notre pays était si fier de son équipe, en 1999 et en 2007, par exemple, lors des victoires historiques contre les All Blacks. Hier soir, l’équipe incarnait la médiocrité nationale ambiante. Honte de soi, honte d’être Français, la table rase: jamais une équipe de France ne joue en rouge, elle joue en bleu ou en blanc, mais jamais en rouge. Le renoncement à être soi-même, à travers un symbole comme la couleur du maillot, c’est le début du déclin, et tant pis si je suis suspecté de déclinisme. L’indécision, l’incapacité à choisir, à innover, à motiver, à sublimer, à gouverner, à travers ce sélectionneur fadasse, sans charisme ni autorité dont tout le monde savait qu’il était nul et qu’il entraînait l’équipe dans le gouffre. La lâcheté, la violence, la mesquinerie, dans l’image de ce joueur qui ne trouve rien de mieux à faire, alors que son équipe est en perdition, que de donner un coup de poing au visage de son adversaire étendu au sol et de se faire expulser. Cette équipe de France de rugby est pire que l’équipe de football de Krishna en 2010. Cogner un homme à terre, le geste minable par excellence, qui servira d’exemple à des millions de jeunes qui regardaient le match. La France actuelle, la France de 2015. 62-13: on a le droit de perdre évidemment, mais pas d’être ridicule.
Maxime TANDONNET