La campagne pour les présidentielle de 2017 est déjà en route. Un sondage de l’institut ViaVoice sur les favoris des Français donne Juppé à 47% , devant Valls (32%), Sarkozy (31%) Le Pen (27%), Fillon (26%), Bayrou (24%). Ce genre d’enquête d’opinion va dans le sens de la disparition de la politique et du mépris des gens, avec l’objectif de vendre des marques, des images, des figurines, des petits bonshommes et petites bonnes femmes médiatiques. Le contenu, le débat d’idées, les programmes et les projets s’effacent derrière la bataille des roitelets, jetée en pâture aux Français. Je crains surtout que ce ne soit que le début. On pourrait croire que la campagne n’est pas encore vraiment lancée, et que le fond viendra après la forme. Eh bien non, je n’en suis pas sûr, nous allons tout droit vers le triomphe, en 2017, de la politique spectacle, de la téléréalité électorale. Ne nous laissons pas enfumer avec les grands mots. La République – la res publica ou chose publique – est morte et il n’en reste qu’un jeu sinistre d’ombres chinoises qui gesticulent dans le vide. Quelles sont les transformations profondes de l’Etat pour réhabiliter la notion de gouvernement, les réformes économiques nécessaires pour libérer l’économie de ses contraintes et remettre la France en route, lutter contre la dette, sauver l’Education nationale, les pistes nouvelles pour rapprocher l’Europe des peuples? Ils n’en parleront pas car dans leur esprit, le pouvoir ne vaut pour le seul pouvoir, vécu comme une faveur individuelle, une récompense, un privilège qu’ils pensent mérité, dans la plus totale indifférence pour le bien commun et l’intérêt général. Je ne sais pas si nous, les citoyens lambda, pouvons faire grand chose pour lutter contre ce phénomène. En tout cas, le premier niveau de la résistance est intellectuel: rester lucide, refuser catégoriquement l’abêtissement par le jeu des idolâtries, des passions sectaires, des cultes de la personnalité et de la personnalisation des choses pour en revenir toujours et encore au seul débat des idées.
Maxime TANDONNET