Cinq ans après le lancement du Service National Universel (SNU) , la Cour des comptes fait un bilan déplorable de ce dispositif.
Dans un rapport de 66 pages publié ce vendredi 13 septembre cité par nos confrères du Figaro, les Sages de la rue Cambon épinglent des objectifs restés «à ce jour incertains», une « montée en charge à marche forcée», une généralisation « non préparée à ce stade», un coût « largement sous-estimé» et une gouvernance dont « la dimension interministérielle demeure à construire».
Ils pointent aussi une généralisation – annoncée pour 2026-2027 – qui, « sans stratégie d’emploi et de recrutement, représenterait une prise de risque majeure». En 2023, 33 exclusions de jeunes volontaires pour «motif d’agressions, commises par ceux-ci» ont été relevées. Et sur les sessions du premier semestre 2023, 17 « situations d’agression, de harcèlement ou de propos délictueux de la part d’encadrants » ont été recensées.
La généralisation impliquerait « une part accrue de jeunes réticents à participer au dispositif, susceptibles de fragiliser la cohésion de groupe et de soulever des difficultés d’ordre disciplinaire» , prédit déjà la Cour des comptes.
Des jeunes de l’éducation prioritaire et des quartiers ont été contraints d’y participer, ce qui a abouti à des séjours qui ont viré à la catastrophe, comme le rapportait Le Figaro le 6 juillet dernier . Alcool, cannabis et refus de chanter la Marseillaise… Des jeunes ont même été rapatriés chez eux.
De fait, la dernière enquête de l’Institut national de la jeunesse et de l’éducation populaire (INJEP) sur le SNU, publiée en décembre, montre que seuls 5% des participants sont issus des quartiers prioritaires de la politique de la ville (QPV). A contrario, les enfants de cadres ou de parents ayant travaillé dans l’armée, la police, la gendarmerie ou les pompiers sont surreprésentés. La faute à ce caractère obligatoire, impossible à mettre en place légalement auprès de la population de mineurs visés (les 15-17 ans).
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