République et culte de la personnalité

images (1)Les mots République et républicains n’ont jamais été aussi à la mode. Ils signifient, la « chose publique » et historiquement, le principe de République s’oppose à celui de « pouvoir personnel ». Dans la République priment les idées, l’intérêt général, le bien commun, derrière lesquels la personnalité du gouvernant s’efface – sauf circonstances exceptionnelles comme une guerre ou révolution violente. Au contraire, le culte de la personnalité est l’essence même des régimes dictatoriaux: le Duce, le Führer, le « petit père des peuples », le « grand timonier », etc. Nous vivons aujourd’hui dans une république abâtardie où la notion d’intérêt général s’efface tous les jours derrière le culte d’un homme: ventes des Rafale, célébration du 8 mai, déplacement aux Antilles, commémoration de l’esclavagisme, annonce d’un milliard pour l’informatisation dans les collèges, Cuba (visite historique), pour ne parler que de ce qui me vient spontanément à l’esprit depuis trois jours. Le pouvoir n’existe plus que dans l’image d’un homme qui sans doute, prépare sa réélection à l’horizon de deux ans. Le résultat est aberrant: comme les citoyens éprouvent en ce moment un rejet viscéral de leur classe dirigeante et de leurs élites (médiatiques, intellectuelles, politiciennes), la colère se cristallise sur celui qui prétend incarner le pouvoir à lui tout seul. Plus il se démène pour apparaître, et plus il sombre dans l’impopularité. Mais la personnalisation à outrance envahit toute la sphère politique et plus rien n’existe en dehors des figures médiatiques plus ou moins grimaçantes en course pour le trône suprême, élyséen. C’est pourquoi plus rien ni personne ne propose au pays de perspectives à la fois audacieuses et raisonnables, crédibles,  sur les institutions publiques, l’économie, l’Europe, le social, la sécurité, l’immigration. La République narcissique n’est pas une République mais un grandguignol qui ne fait rire personne et favorise le déclin de la France.

Maxime TANDONNET

Author: Redaction