L’opposition entame la nouvelle année comme elle a achevé la dernière : empêtrée dans l’impopularité de son programme.
Après avoir terminé l’année en reprenant le programme de Thatcher, la droite commence la nouvelle en s’emparant des méthodes de Trump : diffuser, claironner, répéter inlassablement le même message afin qu’il finisse par prendre l’apparence d’une vérité… au moins le temps de l’élection.
Ainsi, depuis quelques jours, les ténors se succèdent et, pour mieux détourner l’attention du projet destructeur de leur candidat, affirment que le Gouvernement a procédé à des déremboursements en matière de santé.
La semaine dernière, en débattant face à Manuel VALLS, Thierry SOLERE a ainsi affirmé que depuis quelques années, je cite, « les médicaments ont été déremboursés comme jamais ». Ce matin, c’est Jean-François COPE qui a déclaré que « la gauche n’a pas arrêté de dérembourser depuis qu’elle est au pouvoir ».
Chacun est libre d’avoir le projet qu’il souhaite pour la France. En revanche, il n’est pas digne de la part de ceux qui veulent la gouverner de mentir sciemment et constamment.
C’est FAUX ! Archi- faux : pas un seul déremboursement de médicament pour raison financière, pas une seule nouvelle franchise et la baisse des dépassements d’honoraires. Nos économies viennent de réorganisation de fond, elles n’ont pas été faites sur le dos des Français. Au contraire, nous avons fait progresser les remboursements.
Je rappelle ainsi les chiffres publiés par la Commission des comptes de la Santé – qui est indépendante : entre 2011 et 2015, après des années de hausse, ce que les Français doivent payer de leur poche en matière de santé n’a cessé de diminuer. Alors qu’en 2011, 9,3 % des dépenses de santé restaient à leur charge, cette part s’établit en 2015 à 8,4%. C’est un niveau historiquement bas.
Cette prise en charge, c’est bien la sécurité sociale qui l’a assumée, et non les complémentaires. Là encore, les chiffres de la Commission des comptes de la Santé le montrent : la part des dépenses de santé prise en charge par les complémentaires est passée, entre 2011 et 2015, de 13,6 à 13,3 %.
Les mensonges portés par l’opposition ne résistent pas à l’épreuve des faits. Les chiffres sont là : clairs, nets, précis. La santé est aujourd’hui au cœur du débat présidentiel et je m’en réjouis. La droite porte un projet qui comprend la transformation d’hôpitaux publics locaux en cliniques, la suppression de milliers de postes de soignants à l’hôpital et le désengagement de la sécu au profit des complémentaires santé. Qu’elle l’assume ! J’appelle chacun à la sincérité et à la clarté. Les Français nous regardent et l’extrême droite menace. La droite doit se hisser à la hauteur de l’enjeu et avoir « le courage de la vérité ».
Marisol TOURAINE