En dépit des rodomontades de M. Macron, le Conseil Européen de ces deux derniers jours, sur la crise migratoire comme sur la réforme de la zone euro, n’apporte aucune solution.
Mais, autant sur la crise migratoire les conclusions du Conseil cherchent à donner l’impression qu’un accord aurait été atteint sans qu’en réalité aucun point crucial n’ait été touché, autant l’échec sur la réforme de la gouvernance de la zone euro est tellement patent que le communiqué ne cherche pas à le dissimuler. Tous les sujets (budget fédéraliste de la zone euro doté de ressources propres, transformation du Mécanisme Européen de Stabilité en gendarme budgétaire des Etats, aggravation pro-cyclique de la pression des marchés financiers sur les Etats) sont renvoyés au Sommet de décembre. Une défaite cuisante pour le fédéralisme carcéral d’inspiration allemande et servi par M. Macron.
M. Macron ne fait plus l’agenda européen (s’il l’a jamais fait), en dépit de sa demi-douzaine de « Grand discours » programmatiques sur l’Europe. Son partenaire privilégié, voire unique, Mme Merkel, est elle-même plus faible que jamais, et les initiatives impuissantes de M. Macron sont décriées autant dans le camp des pays nordiques partisans des politiques récessives de l’Allemagne que dans le camp des pays qui souffrent le plus de l’union économique et monétaire, comme l’Italie.
Aujourd’hui, ce sont les Etats comme l’Italie, l’Autriche ou encore la Hongrie, où les gouvernants sont fidèles à leur promesse de défendre leurs citoyens, qui déterminent l’agenda européen et cherchent à le réorienter dans une direction moins néfaste.
Le grand vainqueur de ce Conseil Européen, que l’on nous annonçait comme crucial mais qui se retrouve comme une coquille vide, n’est certainement pas M. Macron, désavoué systématiquement dans toutes ses ambitions, mais bien le Président du Conseil italien, M. Giuseppe Conte. M. Conte a démontré non seulement son courage et sa détermination, mais surtout que ses actes suivent exactement ses paroles.
Nous aussi, en France, nous avons besoin de dirigeants qui disent et qui appliquent le principe « Les intérêts des Français d’abord ! »
Nicolas Dupont-Aignan Bernard Monot
Député de l’Essonne Député français au Parlement Européen
Président de Debout la France