Recomposition ou décomposition?

imagesHélas, le mythe de la recomposition politique n’est rien d’autre que le masque d’une nouvelle vague d’hypocrisie et de calculs politiciens. Les uns s’achètent une sainteté idéologique dans l’espoir de s’attirer les faveurs du monde médiatique. Les autres veulent noyer dans un grand magma central les déceptions, les échecs, les mauvais sondages. L’obsession élyséenne est en ligne de mire de ces grandes manoeuvres souterraines. Que recèlent les annonces, coups de menton, retournement de veste? Rien: le néant d’idées, de projet, de volonté. La notion de bien commun achève de se désintégrer dans un grand courant de folie mégalomaniaque qui s’est emparée d’une partie de la classe politique nationale, de l’extrême droite à l’extrême gauche. Les questions de fond sur l’avenir de la France, en matière d’industrie, d’emploi, d’Europe, de sécurité, disparaissent dans le puits sans fond de la vague narcissique. Une immense tartufferie s’est développée autour de la poussée du parti lepéniste. Présentée comme un drame national, elle donne lieu à une extraordinaire récupération politicienne. En érigeant cette formation en ennemi public numéro un, le monde politique et médiatique ne fait que la renforcer en permanence. Il se donne un prétexte pour fuir les réalités, le chômage massif, la violence, le déclin européen et international. Avec, en toile de fond, une seule perspective, une seule ambition, un seul horizon: être le prochain à pavoiser sous les ors de l’Elysée. La politique française a basculé dans une sorte de névrose obsessionnelle, la névrose élyséenne, qui l’entraîne toujours plus loin du monde réel et des préoccupations des Français.

Maxime TANDONNET

Author: Redaction