Radicalisation : aller plus loin dans la prévention
Pour protéger notre pays, ses citoyens et ses valeurs, l'État avait, l'an dernier, lancé le Plan national pour la prévention de la radicalisation. Les 60 mesures contenues dans ce dernier visent à contenir la radicalisation en agissant en amont dans tous les secteurs de la société (écoles, universités, entreprises, services publics, etc).
Pour amplifier ce plan, le Premier ministre tient jeudi 11 avril 2019 un Comité interministériel de la prévention de la délinquance et de la radicalisation (CIPDR) à Strasbourg, ville victime le 11 décembre dernier d'une attaque terroriste faisant cinq morts.
prisons et délinquants radicalisés : Amplifier l’action entreprise il y a un an
On estime le nombre de détenus de droit commun radicalisés à 1 100, et à 500 le nombre de détenus pour faits de terrorisme. La phase 2 du plan prévoit d'agir "là où c'est le plus difficile, c'est-à-dire en prison. La prise en charge des détenus pour terrorisme et ceux de droit commun radicalisés est prioritaire".
Aujourd’hui, le dispositif mis en place pour évaluer et suivre les détenus radicalisés compte 5 Quartiers d’évaluation de la radicalisation (QER) permettant d’isoler les détenus en fonction de leur degré de radicalisation. Deux QER supplémentaires seront mis en place au cours de l'année 2019.
Le plan prévoit également le renforcement du maillage social avec les travailleurs sociaux et les éducateurs de rue, notamment dans les quartiers exposés à la précarité. Au sein des collectivités locales, devenues un maillon important de la chaîne de prévention, les acteurs locaux interviennent dans le cadre des Cellules de prévention et d’accompagnement des familles (CPRAF). A ce jour, 700 familles sont accompagnées, 2 500 personnes sont prises en charge (dont 55 mineurs et 40 % de femmes).
Infuser la prévention dans la société
Pour déconstruire les discours de haine au sein de la société civile, l’école constitue le premier jalon. À ce jour, toutes les académies ont en leur sein une équipe "Valeurs de la République" chargée de diffuser et de promouvoir les valeurs qui fondent notre République par le biais de documents de références sur la laïcité et la prévention de la radicalisation.En parallèle, une sensibilisation accrue et étendue a été menée avec la formation de personnels à l’université, dans l’administration, le milieu du sport, le domaine de l’intervention sociale et de la santé, parmi les médiateurs religieux… Depuis 2014, 28 000 personnes ont ainsi été formées.
Enfin, dès sa phase pilote en juin prochain, le Service national universel (SNU) intégrera la problématique de la radicalisation, en permettant notamment d’effectuer des missions d’intérêt général dans les domaines agissant contre la radicalisation.