Les nouvelles qui tombent jour après jour sont effroyables pour le pays. 11 millions de chômeurs partiels, un tiers de la population active, effondrement du PIB, gigantesque vague de chômage en perspective, dettes titanesques, explosion sociale inévitable. Et malgré le confinement, la situation sanitaire ne semble pas en voie d’amélioration nette, avec un nombre de morts quotidien et d’hospitalisations qui reste constant… Nos libertés qui font le sel de la vie, nos libertés privées, nos libertés chéries, et pas seulement nos libertés publiques ont été outrageusement saccagées. Inconscience, tergiversation, indécision, contre-vérités, revirements, aveuglement: le pilotage de la France, en quatre mois, s’est révélé désastreux, au-delà de l’imaginable, mais soyons francs: qui aurait fait mieux? Nul n’en a la moindre idée! Rien n’est plus ridicule que les comparaisons historiques qui foisonnent en ce moment. Il est idiot de comparer la situation actuelle avec les guerres, notamment la guerre de 1914-1918 qui fit 20 millions de morts, où chaque jour les familles recevaient des télégrammes leur annonçant le décès d’un ou deux ou trois enfants de 18 à 30 ans. Le marasme actuel n’a strictement aucun rapport et le goût des rapprochements historiques stupides n’est qu’un signe supplémentaire du désarroi de l’époque. Mais alors, dans la panique et le chaos qui viennent, qui acceptera de prendre en main le gouvernement de la France? Qui sera assez audacieux ou suicidaire pour relever un tel défi? Il ne fait aucun doute que le macronisme, qui n’est pas seul responsable de nos malheurs, mais auquel s’attachera pour toujours l’image de la débâcle actuelle, sera bientôt balayé comme un fétu de paille. Le lepénisme partira avec lui, emporté par le même courant. Le règne de l’esbroufe et de la démagogie touche à sa fin. Mais pour accepter de prendre en main un pays en ruines, dans les années qui viennent, il ne peut y avoir que deux solutions: soit des héros, soit des fous. Or, nous n’avons visiblement pas de héros disponibles ou ne les connaissons pas encore, tandis que les fous – ou plutôt les imbéciles – trépignent d’impatience…
Maxime TANDONNET