Invité par le groupe Renaissance à l’Assemble, le président Sarkozy aurait déclaré: «Quand on aime la France, on aide Macron. (…) Aider Macron, c’est aider la France». Il a rajouté qu’il ne voulait pas de Marine le Pen ou de Mélenchon pour diriger la France.
Ce point de vue, semble d’ailleurs n’avoir pas donné lieu à des réactions hostiles à droite et aucune critique négative dans la presse et les éditoriaux. Grand silence et qui ne dit mot consent.
Il conforte une tendance générale qui veut qu’en dehors de quelques exceptions ou « frondeurs », la tendance lourde de la politique française est celle de la marche vers une alliance ou une connivence centrale entre les politiques dits « respectables », ou « du système », c’est-à-dire Renaissance et LR, par opposition aux dits « extrêmes » que sont lepénisme et mélenchonisme.
Personnellement, je ne partage en aucun cas le point de vue exprimé par le président Sarkozy.
J’y vois justement un cadeau accordé au RN et à LFI dès lors qu’ils bénéficieront du monopole de l’opposition et représenteront les seules forces d’alternance possibles. La France n’aura plus le choix qu’entre la poursuite du macronisme et le basculement chez le Pen ou Mélenchon.
Je désapprouve la personnalisation à outrance de la politique, comme si le personnage de « M. Macron » pouvait prétendre incarner la France à lui tout seul. Paradoxalement, cette personnalisation totale renvoie à des systèmes politiques passés ou présents qui n’ont rien de démocratique ou de libéral (respectueux de la liberté).
Ensuite, il me semble que cette vision procède d’une erreur historique. Elle est fondée sur l’idée que le macronisme, depuis 6 ou 11 ans fut une expérience positive pour la France. A regarder les choses de manière la plus impartiale possible, dans tous les domaines (Education, dette publique, sécurité, Etat de droit, cohésion sociale, commerce extérieur, industrie, énergie, santé, pauvreté, libertés, etc.), il est objectivement difficile de prétendre que la situation de notre pays s’est améliorée sous ce « règne ».
La même vision sous-estime le rejet du macronisme dans une vaste frange de l’opinion, pour ne pas dire l’allergie viscérale dans les 2/3 du pays, qui risque de s’amplifier dans les 4 années à venir.
Ne laisser d’autre choix aux Français qu’entre le successeur de M. Macron (avec ses courtisans) et le basculement dans le lepénisme ou le mélenchonisme, reviendrait à violer (une nouvelle fois) le principe de démocratie française et à jeter un nombre toujours plus grand de Français dans l’écoeurement, le dégoût et l’abstentionnisme. C’est pourtant bien ce qu’on essaye de nous vendre aujourd’hui.
MT