Etonnant spectacle ce matin, une queue immense, devant le bureau de vote. J’y suis retourné trois fois et n’ai pas encore pu voter… On se croirait dans un pays en pleine tragédie, où les files d’attente se pressent pour du pain, des œufs et du riz. Là c’est autre chose, les queues interminables de la démocratie, pour s’exprimer pour dire combien on en a marre, combien ou veut le changement. Il se passe quelque chose dans ce pays. Ce ne sont plus les primaires de la droite et du centre, mais un plébiscite, une révolte. Dans ma commune de banlieue-village, ce n’étaient pas la droite et le centre qui votaient. Il y avait tout le monde dans la file d’attente. Ce n’étaient pas des primaires, ce n’était pas une affaire de droite, de gauche ou du centre, mais un plébiscite, un plébiscite contre de véritables sagoins, contre des destructeurs qui se vengent de leur humiliation en saccageant la France par tous les moyens possible avant leur départ en juin prochain. Un plébiscite aussi contre le parti extrémiste du néant haineux qui sans doute n’attend plus qu’un pichenette pour s’effondrer et disparaître – enfin – du paysage politique français. Il se passe quelque chose. Nous en saurons plus ce soir. Si l’on en croit la majorité des prises de positions sur ce blog et ce que j’entends partout autour de moi, un phénomène soudain de ralliement à M. Fillon, sans doute le Fillon bras droit de Séguin et se proclamant « souverainiste » et défenseur des chrétiens d’orient. Ou bien autre chose peut-être, un réflexe d’espoir autour de Nicolas Sarkozy et sa volonté d’alternance franche, ou bien encore un mouvement unitaire en faveur de Juppé. Mais enfin, il se passe quelque chose. J’ai mon idée bien sûr. Une certitude, la révolte, la soif d’alternance, de changement, de renouveau qui s’exprime en ce moment, par delà la logique des primaires.
Maxime TANDONNET