Le 17 juin à la Maison de la Chimie, les premières Assises de l’économie circulaire, organisées par l’ADEME et l’Institut de l’Economie Circulaire (IEC), sont l’occasion de faire le point sur les enjeux, les travaux en cours et les perspectives en la matière.
Vous avez dit économie circulaire ?
La logique actuelle de notre économie est principalement fondée sur un modèle linéaire qui consiste à extraire toujours plus de ressources pour produire, consommer en masse et… jeter !
Au regard des prévisions de croissance de la population mondiale et de la raréfaction des ressources qui en découle, ce modèle parait difficilement soutenable.
« L’économie circulaire » est une nouvelle façon de produire et de consommer, guidée par le souci d’un usage plus responsable des ressources naturelles et d’éviter le gaspillage. En 2013, la Conférence Environnementale en a fait un axe prioritaire d’action pour le pays.
Le consommateur, poussé par un contexte de crise économique, commence à mieux appréhender l’intérêt d’un tel modèle. De leur coté, certaines entreprises travaillent déjà sur d’autres modes d’approvisionnement en ressources nécessaires à leurs produits ainsi que d’autres modes de conception jusqu’à privilégier de nouvelles offres de service.
Mais l’ampleur des enjeux pour la décennie à venir exige de sortir de l’expérimentation pour engager une accélération et une généralisation des actions vers ce type de modèle économique.
Enquête : économie circulaire, les Français sont-ils prêts ?
L’étude du CREDOC le montre, les Français sont prêts à suivre le mouvement. Ils l’ont parfois même initié ! Cette analyse, souhaitée par l’ADEME, permet de dresser un panorama des habitudes et modes de consommation des Français et d’identifier le potentiel de développement de l’économie circulaire au sein de la population.
La crise économique invite à repenser sa manière de consommer
Dans un contexte de crise économique, les Français font évoluer, dans de nombreux domaines, leur manière de consommer. Une partie importante de la population déclare ainsi qu’elle ne souhaiterait pas nécessairement consommer plus, mais consommer mieux, voire moins, avec l’idée qu’il est important de n’acheter que des produits utiles, de ne pas jeter des objets qui peuvent encore servir, de sélectionner des produits qui durent longtemps, autant d’intentions qui vont dans le sens de l’économie circulaire.
Des pratiques déjà bien ancrées
Allonger la durée de vie des produits en les faisant réparer, en les revendant, en les donnant, trier les emballages pour faciliter leur recyclage, choisir des produits de qualité…
Ces pratiques, dont certaines permettent de réduire le gaspillage à commencer par celui des ressources naturelles sont de plus en plus répandues chez les consommateurs :
- 82% des Français déclarent trier la plupart de leurs déchets pour le recyclage
- 51% déclarent choisir des produits avec peu d’emballages
- 54% des Français font réparer leurs appareils électroménagers, hi-fi et vidéo plutôt que d’en acheter de nouveaux
- 75% des consommateurs ont acheté des produits d’occasion en 2012
Par ailleurs, les nouvelles technologies, en facilitant notamment les échanges via le réseau internet et la mise en relation des particuliers entre eux, ont permis la multiplication des services de location, de partage ou encore d’achats d’occasion.
Même si l’on doit avant tout ces évolutions au souhait de faire des économies, elles s’accompagnent d’une prise de conscience que les ressources ne sont pas inépuisables et qu’il est nécessaire de ne pas les gaspiller. Environ neuf Français sur dix sont sensibles à l’environnement et beaucoup estiment que c’est à chacun de faire des efforts pour préserver l’environnement en modifiant en profondeur ses comportements.
Des habitudes de consommation à pérenniser
88% des Français pensent aujourd’hui que la société a besoin de se transformer profondément et les trois quarts d’entre eux croient à l’idée que la protection de l’environnement peut constituer un moteur de la croissance.
Pour accompagner cette tendance, certains industriels travaillent déjà sur une autre manière de s’approvisionner en ressources nécessaires, de concevoir leurs produits allant même jusqu’à développer de nouveaux modèles d’affaire privilégiant la vente d’un service plutôt que d’un bien.
Cette dynamique doit aujourd’hui se généraliser à l’échelle nationale afin de mettre en place un modèle économique plus durable et plus respectueux de l’environnement.
Écologie industrielle et territoriale : un guide pour agir dans les territoiresA l’occasion des Assises, le ministère présente le guide méthodologique sur l’écologie industrielle et territoriale (EIT). L’EIT apporte une dimension territoriale à l’économie circulaire. Il s’agit de développer les « symbioses industrielles » entre entreprises d’un même territoire, qu’elles soient industrielles, de services ou agricoles. Concrètement, l’EIT se traduit par l’échange de coproduits, la réutilisation de l’eau « en cascade », la valorisation d’excédents de chaleur, la production d’énergie en commun à partir de ressources renouvelables, ou plus largement la mutualisation d’équipements et de services (restaurants d’entreprises, véhicules, logistique, traitement de déchets, achats…). Réalisé au sein du Comité d’animation territoire durable et écologie Industrielle (CATEI), ce guide apporte des informations et conseils concrets pour initier, mettre en place, développer et pérenniser des démarches d’EIT, en coordination étroite avec les projets stratégiques de développement durable menés par les acteurs publics locaux, et notamment les Agendas 21. |
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