Ce matin, au moment de partir voter aux régionales, je suis bien ennuyé. Je ne sais pas encore pour qui… Je sais deux choses: je ne voterai pas socialiste, car mon sentiment, à travers tout ce que je vois et entends, est celui d’une sorte de trahison: la fuite hystérique dans le grand spectacle et le culte de la personnalité, digne des pires régime d’opérette, avec l’effarante complicité du monde médiatique, pour faire oublier les tragédies, les responsabilités et les échecs en particulier sur le chômage et la sécurité des personnes. Affligeant. Je ne voterai pas non plus pour la liste lepéniste car au-delà de la répulsion instinctive que m’inspire ce parti, je vois dans le triomphe annoncé de cette bulle de néant agressif l’ultime échappatoire de la classe politique pour ne pas avoir à parler des vrais sujets. Alors qui? La liste soutenue par ma camarade de promotion Valérie Pécresse? J’hésite. Les Républicains m’ont franchement indisposé ces derniers temps, avec leur chahut puéril à l’Assemblée, leur refus de parler des vrais sujets, leur fuite partagée, avec les socialistes, dans les limbes de la politique spectacle, de l’idolâtrie et la sur-dramatisation. La liste debout la France? J’hésite aussi. Je suis déçu, elle joue aussi, comme les autres, sur l’ultra personnalisation des choses et le grand spectacle, et ne propose rien de concret au service de la France et des Français. Je me suis renseigné, j’ai lu la propagande électorale: je n’ai rien trouvé de convainquant ni d’intelligent nulle part. Je ne vais pas voter blanc non plus. Je ne ferai pas le déplacement pour rien. Bon, je vais y aller, je me déciderai au dernier moment, dans l’isoloir, peut-être…
Maxime TANDONNET