Pour la politique des réalités

Raymond_Poincaré_1914[1]La précampagne électorale de droite ne me semble pas prendre une bonne direction. Elle court après les symboles et les messages nationalistes, dans l’espoir de récupérer les voix tentées par le vote « anti-système ». Dans le genre, c’est M. Jean-François Copé qui cogne le plus fort en demandant une « levée des couleurs » dans les écoles, la Marseillaise et l’uniforme . Si j’étais encore parent d’élève, franchement, je n’en aurais rien à faire de cette militarisation des établissements scolaires. Ou plutôt, elle me déplairait fortement. Je demande simplement que mes enfants apprennent à lire, à écrire et à calculer, le goût de la littérature, de l’histoire et des langues étrangères et qu’ils se préparent à un emploi. Avec les miens (trois), l’Education nationale a parfaitement réussi , et d’ailleurs, pas dans des établissements privés ni privilégiés. Merci à vous, Mesdames et Messieurs les professeurs. Les professeurs à l’école, l’armée dans les casernes, les prêtres dans les églises. Et tout le monde se portera mieux. Mais voyons, le rôle des responsables politiques n’est pas d’agiter des chimères, de faire rêver ni d’infliger des cauchemars (à l’image de l’école-caserne esquissée ci-dessus). Il est de dire la vérité et de proposer des solutions réalistes et crédibles aux Français: sur l’école, sur la politique migratoire, sur la sécurité, la lutte contre le chômage, la situation des banlieues, le « service minimum » afin d’empêcher les prises en otage du pays…Leur mission est de prendre des engagements possibles et de les mener impérativement à leur terme. De fait, il est bien plus difficile de parler concret et d’agir que de se lancer dans l’imaginaire et l’abstraction.  Le discours ultra-nationaliste est une autre forme de fuite dans les limbes bien loin des réalités. La vérité? Telle que je la pressens? Après cinq ans de soi-disant « socialisme », les Français en ont marre de la communication à outrance, de la dictature des postures et des polémiques. Ils sentent bien ce qui se profile derrière tel ou tel discours. Autrefois, à l’image de Raymond Poincaré, la politique appartenait au monde des réalités et non à celui des émotions et des délires. Puissions-nous y retourner, redécouvrir la politique au sens noble du terme, « le gouvernement de la cité ».

Maxime TANDONNET

Author: Redaction