La sortie du confinement mental – deux mois et demi sans parler d’autre chose que du covid19 – s’effectue en fanfare avec un zoom géant concernant les accusations de « racisme dans la police ». Mais le nouvelle scène de matraquage médiatique est à sens unique. Certes, des actes inadmissibles s’y produisent, comme dans toutes les institutions mais il faudrait les chiffrer pour montrer à quel point ils sont ultra-minoritaires. De même il serait utile de rappeler les mesures prises, les enquêtes et les sanctions sévères qui tombent (le nombre de révocations annuelles, plus élevé dans la police que tout autre corps de fonctionnaires.). Il faudrait surtout rappeler quelle est la réalité de la vie d’un policier: en région parisienne, un sur dix est blessé en service, le plus souvent à la suite d’une agression. Et encore ne parle-t-on pas des insultes, des crachats et jets de pierres qu’ils subissent. Cela n’excuse rien évidemment, mais quitte à parler de la réalité, il faut la dire en entier. Voici une petite anecdote, dont je certifie sur mon honneur qu’elle est authentique. C’était il y a trois ou quatre ans, un peu plus peut-être, je discute avec une toute jeune femme en uniforme, affectée dans un quartier dit sensible de la région parisienne. Nous sommes à part, hors présence de ses collègues ou de la hiérarchie. Les yeux sont rougis. « Vous ne pouvez pas savoir ce qu’est ma vie. Il n’y a pas un jour, pas une nuit où je ne suis pas insultée, traitée de sale pute et menacée de viol ou de meurtre, de viol surtout, et où je n’essuie des crachats. Vous ne savez pas ce que c’est, vous, que d’avoir peur du matin au soir ». Au commissariat voisin, trois policiers s’étaient suicidés, en moins de 18 mois. Attention, je ne dis pas que cela justifie, excuse quoi que ce soit de comportements marginaux qui sont évidemment inadmissibles et sanctionnés. Je dis simplement que quitte à aborder un sujet, il faut l’appréhender dans sa globalité.
Maxime TANDONNET