Percée sondagière de MLP et « droite classique » en perdition

Une batterie de sondages vient de sortir et montre une fulgurante percée de MLP dans l’opinion. Bien sûr la part de manipulation dans ces sondages est évidente. L’un d’eux explique tout bonnement qu’en cas de duel le Pen Macron, désormais la première gagnerait avec 55% des voix. Or, les présidentielles sont dans plus de 4 ans et M. Macron ne peut même pas se présenter une troisième fois. Ce sondage est donc absurde, au sens philosophique du terme.

Mais ce qui est certain, c’est que la poussée de MLP correspond à un vide. Elle prend la place laissée vacante par la « droite classique » pour ainsi la nommer. Sur la réforme des retraites, cette dernière a choisi le camp de la majorité macroniste contre la Nation quasi unanime. Elle a fait ce choix en vertu d’une posture de responsabilité et de respectabilité. Or, elle s’est ralliée au pouvoir macroniste au prétexte d’une réforme fondée sur le totem des 64 ans qui est à la fois absolument insignifiant dans ses effets attendus (compte tenu des 43 annuités) et à connotation injuste (ciblant les personnes qui ont travaillé avant 21 ans). Elle a donc pris une position fondamentalement politique, tournée vers l’affirmation de la poigne élyséenne contre la France profonde. Par ce choix elle a rompu avec sa base populaire.

Dès lors, sans rien dire, sans rien faire de particulier, récupérant la place désertée par la droite classique, MLP engrange les points de popularité. Mais pour quoi faire? C’est un éternel recommencement. Si tout doit encore se confirmer (mais on est loin!) au second tour de 2027, comme en 2017 et 2022, les médias basculeront brutalement pour ressusciter la fille et l’héritière de JMLP créateur du FN. Un « front républicain » se dressera en hurlant au fascisme, au racisme et au chaos qui n’aura aucun mal à atteindre les 50%. Et elle sera tout normalement battue par un continuateur de la macronie. Et puis si elle l’emporte par miracle – cela peut arriver – que se passera-t-il? Elle aura face à elle une majorité composite et hostile à l’Assemblée, sans doute marquée à gauche – en réaction à son élection. Elle ne pourra pas faire voter de loi ni même nommer de gouvernement stable. Elle aura contre elle la magistrature vent debout, les rouages de l’Etat, les syndicats, les associations, les médias acharnés. Et alors?

Et alors, comme justement, elle n’est pas fasciste en tout cas au sens historique du terme, justement parce que le fascisme correspond à une période révolue de l’histoire, elle ne fera pas tirer dans la foule, et n’utilisera pas l’article 16 de la Constitution. Bien au contraire, elle cherchera en vain le salut par la fuite dans la dédiabolisation et la banalisation à tout prix, mais en vain, car la marque le Pen sera toujours là, sur son front. Et le pays plongera dans une nouvelle vague de chaos absolu et d’anarchie. Pendant 5 ans supplémentaires. Cela est vrai, je vous en donne ma parole d’honneur.

Mais ce n’est pas spécialement de sa faute. La faute incombe à la droite la plus bête du monde qui ne cesse de s’enfoncer dans sa propre bêtise, un mélange de soumission, de conformisme et de frousse, jusqu’à s’y noyer. Mais le plus étrange, le plus invraisemblable, c’est qu’aucune voix ne semble pour l’instant devoir émerger de ce marasme, je vois bien mon ami Henri G, extrêmement courageux, qui se démène dans les medias, tellement seul et isolé, comme abandonné… Mais il n’est pas un politique, ne dispose pas d’une base élective. Il fait le boulot des autres dont ce devrait être la mission et s’expose à leur place. Tout cela est bien répugnant, il faut le dire…

MT

Author: Redaction