Ne laissons pas Emmanuel Macron privatiser la sécurité des Français !

Qui n’a pas frémi, dans sa plus tendre enfance, à la lecture du « joueur de flûte de Hamelin » immortalisé par les Frères Grimm ? Après avoir débarrassé la ville de tous ses rongeurs par « un envoûtement musical », il allait, par le même artifice, faire disparaître tous les enfants.

Les « macronistes » sont des illusionnistes de la même trempe, qui tentent de manœuvrer les citoyens pour mieux faire disparaître la France… Le rapport sur la sécurité de Jean Michel Fauvergue et Alice Thourot, qui vient d’être remis au Président de la République, relève de ces mêmes artifices trompeurs.

Si le rapport préconise quelques idées de bon sens défendues depuis longtemps par Debout la France sur l’armement et la formation des polices municipales, il cherche surtout à désengager l’Etat de ses missions régaliennes au profit des sociétés privées de sécurité, une dérive intolérable.

Les polices municipales ont pris de plus en plus d’importance au fil des années. Cela est consécutif à une politique de sécurité totalement délaissée par nos gouvernements successifs, notamment en ce qui concerne la police et la gendarmerie nationales.

Baisse d’effectifs, mauvaise répartition des forces, multiplication des servitudes et des statistiques totalement inutiles, politique du chiffre… Cette situation se traduit aujourd’hui par des chiffres ahurissants : 1000 agressions par jour depuis le début de l’année sans compter les vols avec violences, 23% d’augmentation des agressions sexuelles, 750 zones de non droit recensées en France, pompiers caillassés, gendarmes et policiers fatigués, démotivés… Les communes ont donc pallié les manquements de l’Etat, en créant leur propre police municipale. 

L’armement des polices municipales est donc important, car nos policiers municipaux sont exposés aux mêmes dangers que les policiers nationaux et les gendarmes. Ils doivent donc bénéficier de la même capacité de défense et de riposte. Pour rappel, 84% des 21 600 policiers municipaux sont armés mais il n’y a que 44% d’entre eux qui disposent d’une arme à feu, le reste des effectifs sont dotés de moyens dits « de force intermédiaires » : bâtons de défense, moyens lacrymogènes, pistolets à impulsions électriques et Flashball.

Un autre chiffre montre qu’il n’y a que 37% des communes qui ont armées leur police municipale. L’armement des policiers constituent une avancée certaine et légitime, cependant cette mesure fait peser sur les effectifs et les municipalités des responsabilités financières supplémentaires. On les obligera à fournir le matériel allant de l’arme de poing à la formation indispensable mais sans oublier la responsabilité juridique et financière en cas d’incident.

Dans le contexte économique très difficile que nous connaissons et la baisse des dotations de l’Etat aux collectivités locales, toutes les communes ne pourront se permettre de telles dépenses. Nous assisterons alors à une politique de sécurité à deux vitesses, une pour les villes les plus riches qui pourront investir massivement et les autres qui malheureusement, ne le pourront pas. Ce seront alors nos compatriotes qui en subiront les conséquences.

Quant aux zones rurales, bien de peu de communes disposeront de moyens pour se doter de forces de sécurité propre alors que l’insécurité explose dans nos campagnes délaissées par l’Etat.

Après le projet de suppression des Maîtres Nageurs Sauveteurs des CRS des plages, voilà une nouvelle mesure qui risque d’être mal accueillie par les élus locaux. L’Etat se défausse une fois de plus sur les collectivités locales. Nous pourrions alors assister à une augmentation des impôts locaux pour financer la sécurité ou alors l’abandon de divers projets pour des questions purement économiques… Dans une période de pression fiscale sans précédent, ces décisions pourraient affecter gravement nos concitoyens.
Si l’amélioration de l’armement et de l’entrainement des policiers municipaux est souhaitable, elle ne remplacera pas une vraie politique nationale.

Ainsi, le spectre du renforcement du rôle des entreprises privées de sécurité, qualifiées « d’acteurs incontournables » est intolérable. Déjà fortes de 160 000 employés, elles disposeront d’un uniforme spécifique et se verront confier de multiples missions ! Les Français savent déjà que nos aéroports sont gérés par ces entreprises et non des agents de l’Etat. Naturellement, la compétence et le sérieux de ces employés n’en sont pas en cause mais ils devraient servir la France et non une entreprise !  A terme, dans un contexte européiste ultra libéral, nous connaîtrons des sociétés privées de sécurité Bulgares, Hongroises, Polonaises, Tchèques et pourquoi pas un jour Turques si l’expansionnisme fou de l’Union Européenne se poursuit.

Ce n’est pas ça « restaurer la sécurité » !

Vivre en paix c’est édicter des règles normatives strictes, c’est réhabiliter l’exemplarité de la sanction, c’est confier à la seule autorité de l’État la mission de sécurité même si cela doit passer par une restructuration de nos forces éparpillées en une multitude de strates illisibles pour les policiers et les gendarmes eux-mêmes.

Notre Président Jupitérien, qui vante les bienfaits de l’adaptabilité Luthérienne, semble particulièrement inspiré par les Frères Grimm… Il le serait beaucoup plus s’il se référait à Charles Perrault, notre ancêtre tourangeau, qui a travers le conte du « Petit Poucet », nous démontre que l’on ne trompe pas impunément l’intelligence, fut-elle représentée par le plus minuscule d’entre tous…

Maurice Signolet, Délégué national à la Sécurité

Michaël Taverne, Policier, Délégué de la 4ème circonscription des Yvelines

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Author: Redaction