Misérable et honteux débat

Avez-vous jeté un coup d’oeil? Le débat Trump Biden dépassait dans l’ordre de la bêtise et du ridicule tout ce qu’on pouvait imaginer, les insultes, les menaces mêmes physiques, les accusations, les interruptions fusaient de part et d’autre: « clown », « imbécile », « ta gueule », « le vais te faire taire ». Sur le fond des sujets, pas un développement, pas un raisonnement cohérent. Que les admirateurs de l’un comme de l’autre me pardonnent: le spectacle qu’ils donnaient était juste minable, médiocre, indigne de l’Amérique, indigne du monde occidental, indigne de la démocratie. Cette ambiance de sous-cour de récréation avait quelque chose de surréaliste. Nous étions en principe au sommet de la démocratie planétaire. Dans ce débat se jouait le pilotage futur de la première puissance économique et militaire du monde, la nation supposée être le gendarme du monde. Il en sortait une misérable prise de bec entre deux vieux messieurs aussi pitoyables et agressifs l’un que l’autre. La crise du politique est tout entière derrière cette minable démonstration: l’Amérique, sur ses 350 millions d’habitants, concentration d’énergie, de dynamisme, de compétences scientifiques et économiques, ne trouve pour se gouverner que le choix entre deux clowns mégalomanes, pour reprendre l’insulte qu’il se sont mutuellement portée. Pourquoi la démocratie américaine, celle d’un pays qui compte des talents, ne produit-elle en son sommet qu’un aussi médiocre spectacle? Sans doute est-ce là le signe suprême de la dévalorisation de la fonction politique en occident et de sa crise du leadership: pour un jeune talent, en Amérique comme ailleurs, créer une entreprise, écrire un bon livre, faire une découverte scientifique est ressenti comme plus noble qu’être élu politique. Le présidentialisme américain aggrave ce phénomène en valorisant jusqu’à l’extrême la démence narcissique au détriment du sens du bien commun. la France est exactement dans le même cas. Pourquoi les élites françaises s’obstinent-elles à copier le pire du modèle américain? tout en délaissant ses aspects positifs, comme l’énergie et l’adaptabilité d’un peuple?

Maxime TANDONNET

 

Author: Redaction