Un, deux, trois parents, qui dit mieux ?
En Floride, un homme ami d’un couple de femmes homosexuelles mariées et souhaitant devenir parents, a accepté d’être donneur de sperme et de participer à une PMA. Cet accord prévoyait que l’enfant à naître serait élevé par les deux femmes et que le père se retirait de la filiation.
A la naissance de l’enfant, le donneur de sperme a entamé une action en justice en vue de faire reconnaître sa paternité sur l’enfant. Le juge du comté de Miami – Dade County – vient de rendre sa décision:
.le certificat de naissance de l’enfant portera les noms de 3 parents : le père biologique, la mère biologique et la conjointe de la mère.
Si le projet français de loi sur le mariage et l’adoption par des personnes de même sexe est adopté, il est évident que le juge français se trouvera confronté à des situations analogues. La multiparenté est d’ailleurs déjà réclamée par des associations de parents gays et lesbiens.
« Partout où la filiation est redéfinie pour pouvoir concerner des parents de même sexe, la question de la multiparenté se pose très vite. Au Canada, des enfants ont déjà trois parents, maintenant c’est en Floride, et un juge britannique vient de donner un droit de visite au géniteur d’un enfant ayant déjà deux femmes comme parents légaux» explique Aude Mirkovic, juriste et membre du Collectif pour l’enfant.
Ce sera la même chose en France. La filiation est déconnectée de la référence à l’engendrement de l’enfant. Dès lors, pourquoi limiter les parents au nombre de deux ? C’est la biologie qui exige un homme et une femme comme parents. La parenté sociale, intentionnelle, est illimitée. Le seul repère sûr et objectif en matière de filiation, c’est celui indiqué par la nature : un père, et une mère ajoute Béatrice Bourges, porte-parole du Collectif pour l’enfant.
Le Collectif pour l’Enfant regroupe 80 associations de protection de l’enfance.
Béatrice Bourges, porte-parole.