Parmi les signes les plus tragiques de l’écroulement de la France, l’un sort particulièrement du lot: son effondrement intellectuel. Pendant longtemps, les mathématiques étaient une fierté nationale. Au pays de Pascal et de Descartes, elles exprimaient la suprématie de la raison et de la pensée française, en parallèle avec les grandes œuvres de la littérature et de la pensée. Notre pays se targuait de ses médailles Fields, équivalent du prix Nobel pour les mathématiques. Mais voilà: une étude internationale, réalisée sur les élèves de CM1 et des classes de 4ème en mai 2019, révèle le classement humiliant des jeunes Français en mathématiques: dernier rang dans l’Union européenne (à égalité avec la Roumanie); avant dernier de l’OCDE (pays développés), juste devant le Chili. La France se situe désormais à des années lumières des nations de pointe: Singapour, Hongkong, Corée du Sud, Taïwan, Japon. D’autres études, comme le classement PISA, incluant la maîtrise de la langue et de la lecture aboutissent aux mêmes conclusions. Ce désastre est le pire de tous: la destruction de l’intelligence et de la culture est à la source de l’abêtissement collectif, de la disparition de l’esprit critique et de toutes les autres formes du déclin (économique, politique, scientifique, démographique). La faillite des élites dirigeantes actuelles, est probablement le fruit empoisonné de quatre décennies de crétinisation nationale. La France paye le prix fort de la démagogie et de l’idéologie du nivellement par le bas. Pour atteindre l’objectif fétiche de 80% d’une classe d’âge au niveau du bac, la qualité des études et des examens a été bradée. Aujourd’hui, par delà les coups de menton et les moulinets, le mouvement s’accélère. Avec la quasi suppression du bac, la disparition des épreuves de culture générale aux concours, les gesticulations autour de réformes scolaires qui ne sont que le manteau de la démission, nous atteignons la quintessence de la catastrophe. Le désastre scolaire et intellectuel est la racine même du déclin de la France. Mais qui cela intéresse-t-il?
Maxime TANDONNET