Marisol TOURAINE, ministre des Affaires sociales, de la Santé et des Droits des femmes, s’était engagée, dès 2012, à lever l’exclusion du don du sang des hommes ayant des relations sexuelles avec des hommes (HSH) dans le respect absolu de la sécurité des receveurs. A l’issue d’un travail approfondi entre les autorités sanitaires et les associations de patients, de donneurs et LGBT, la ministre a annoncé la fin de cette discrimination (Cliquez ici pour lire le discours de la Ministre).
Pour garantir que l’ensemble des conditions de sécurité sont remplies, l’ouverture du don du sang aux HSH se fera par étape :
– Première étape (printemps 2016) : fin de l’exclusion définitive du don. Le don de sang total sera ouvert aux hommes ayant des relations sexuelles avec d’autres hommes à l’issue d’une période de contre-indication de douze mois, durée pour laquelle le niveau de sécurité transfusionnelle est le même que pour les donneurs actuels. Les hommes qui, au cours des 4 derniers mois, n’auront pas eu de relation sexuelle avec un homme ou auront eu un seul partenaire, pourront donner leur plasma grâce à la création d’une filière sécurisée par quarantaine.
– Deuxième étape (environ 12 mois après) : rapprochement des durées d’ajournement entre les HSH et les donneurs hétérosexuels. La filière sécurisée par quarantaine pour le plasma, va permettre aux autorités sanitaires de bénéficier d’une étude « en vie réelle ». Si cette étude démontre qu’il n’y a pas de risques, les règles relatives au don des HSH seront rapprochées des règles générales.
La fin de l’exclusion définitive est une position partagée bien au-delà des associations LGBT et transcende les clivages politiques : un amendement de principe appelant à la fin de la discrimination au don du sang en raison de l’orientation sexuelle a d’ailleurs été adopté dans le projet de loi de modernisation de notre système de santé. Il a été voté à l’unanimité à l’Assemblée nationale et adopté conforme au Sénat.
« Donner son sang est un acte de générosité, de citoyenneté, qui ne peut être conditionné à une orientation sexuelle. Dans le respect de la sécurité absolue des patients, c’est aujourd’hui un tabou, une discrimination qui sont levés », a déclaré la ministre.
Les travaux vont désormais se poursuivre afin de proposer un nouveau questionnaire d’entretien pré-don, d’organiser une meilleure information du donneur et de renforcer la formation des personnes effectuant la collecte.