Le monde occidental est entré dans une phase de grand malaise politique. Aux Etats-Unis la vie publique se focalise autour d’un président bizarre (restons polis) qui arrose la planète de ses tweets tandis que d’épouvantables bains de sang se produisent périodiquement dans l’impuissance des autorités ; en Allemagne, à la suite de l’arrivée d’un million de migrants en un an, le parti « antisystème » fait une entrée fulgurante au Reichtag, ce qui dans l’imaginaire historico-politique de ce pays, représente un traumatisme infini; l’Espagne semble être entrée dans une logique de démembrement avec l’indépendance de la Catalogne face à un pouvoir central totalement désemparé; la Grande-Bretagne, menacée elle-aussi de désintégration, traverse une grave crise politique, empêtrée dans un Brexit que ses dirigeants ne parviennent pas à gérer, son parti conservateur au pouvoir est plongé dans une crise qui ouvre le risque d’un retour du parti travailliste aux penchants marxisants; la France est comme anesthésiée, entre l’euphorie lâche et maladive de ses élites « d’en haut » et une société « d’en bas » qui souffre dans le chaos, la violence aveugle et l’indifférence. Partout, un point commun: l’incapacité à relever le défis du terrorisme islamiste sanguinaire. Les origines de ce phénomène, qui touche tout le monde sous des formes diverses? Plusieurs facteurs s’en mêlent: la crise du pouvoir dans un monde ultra médiatisé, qui a désappris le sens du gouvernement, de la volonté générale et de l’autorité; la crise de l’intelligence et de la culture, dans un monde, où l’instruction et la lecture sont en déclin face aux jeux vidéos et aux plaquettes informatiques; une idéologie dominée par le matérialisme, l’individualisme forcené et narcissique, le principe de l’individu roi autour duquel tout doit s’effacer. L’optimiste sincère, qui sifflote du matin au soir l’air de « Tout va très bien madame la Marquise« , est l’archétype du crétin moderne. Il faut se défier de toute forme de lavage de cerveau et du conformisme, d’essence totalitaire. Il faut se dire: la crétinerie, elle ne passera pas par moi. Il ne faut pas être optimiste, ni pessimiste, mais simplement réaliste.
Maxime TANDONNET