Emmanuel Macron continue méthodiquement ce qu’il a si bien commencé en 2017 : l’explosion du paysage politique français. Des amis complotistes pensent que son but ultime, ce faisant, est de déconstruire tellement le pays qu’il lui sera encore plus facile in fine de le faire tomber dans des bras fédéralistes, internationalistes. Je ne souscris pas à cette vision des choses trop millénariste à mon goût. Je crois que la réalité est plus simple : le système est à bout de souffle, et le encore (trop) jeune Macron navigue à vue. Là où mes amis voient Machiavel, je vois un canard sans tête.
Après avoir tué le PS – qui s’est un petit peu relevé lors des élections européennes de cette année -, le locataire de l’Élysée a repris cette semaine la démolition de LR, qu’il avait déjà bien entamée en y puisant entre autres Darmanin, Le Maire et Dati. L’exercice n’est pas difficile, il faut l’avouer. Les dirigeants de LR sont des clowns. Et entre eux, ils n’ont rien en commun. Quel rapport y a-t-il entre le pataud Xavier Bertrand, l’hilarante Valérie Pécresse et le sudiste Éric Ciotti ? Rien. Mais vraiment rien. Ce parti est un pot-pourri de fleurs séchées, gâtées, qui n’ont ni idées, ni colonne vertébrale, ni dogme. Ce sont de petits notables rabougris enfoncés dans leurs compromissions locales, incapable d’aucun élan. Ce sont les petits marquis que César décrit si bien dans La Guerre des Gaules.
On ne pourra pas reprocher à Ciotti d’avoir senti le sens de l’Histoire et l’envie du peuple en offrant au RN une alliance « des droites ». Et les réactions des caciques sont aussi minables que ce que l’on pouvait prévoir.
La recomposition à droite est évidemment intéressante, simplement déjà parce qu’elle rebat les cartes et fait tomber les masques. Dans sa conférence de presse de ce mercredi, le chef de l’État a dit qu’il voyait dans les jeux d’alliance de ces dernières 48 heures «une épreuve de vérité entre ceux qui choisissent de faire prospérer leurs boutiques et ceux qui choisissent de faire prospérer la France». C’est tout à fait vrai, même si nous savons que nous mettons dans l’une et l’autre des cases exatement l’inverse de ce qu’y met le président Macron.
Les heures et les jours à venir vont être passionnants. Nous vivons l’Histoire.
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