Il est difficile d’exprimer à quel point le lynchage médiatique du président Sarkozy me révulse. Il est parfaitement légitime et démocratique de ne pas l’aimer et de fustiger même violemment la politique qu’il a essayé de mener. Mais ce lynchage médiatique, ce passage à tabac d’un homme jeté à terre et lâchement roué de coups de pieds par la foule anonyme des médias, m’inspire la plus grande répulsion. Il va de soi que ce mélange de délation, de calomnie, de haine aveugle, venimeuse, de torture morale, la gégène médiatique, totalement banalisé, généralisé, accepté, sans la moindre esquisse d’une preuve tangible en dehors de documents douteux et de déclarations par les sbires d’une dictature sanglante renversée, a quelque chose d’épouvantable. Et quel silence, de ses « amis » politiques et des intellectuels! La peur, la lâcheté, la bêtise, le conformisme d’essence totalitaire, qui rappelle les heures les plus sombres de l’histoire. La peur, la lâcheté, l’ignoble conformisme, la tyrannie du troupeau médiatique bêlant de peur, de lâcheté et de conformisme. Non, ce n’est pas de la loyauté de ma part. Car je dirais strictement la même chose pour tout responsable politique, pour Mélenchon, pour Besancenot, pour Mitterrand, pour Hollande, pour le Pen ou Macron. Ce n’est pas de la loyauté, ce n’est rien d’autre qu’un violent dégoût. C’est le lynchage médiatique d’un homme, d’un bouc émissaire national, qui est à vomir. Il n’est plus là. Il ne reviendra pas. Alors que signifie ce harcèlement? Il est de l’ordre de l’instinct pervers, du gibier de potence que l’on pourchasse, du taureau dans l’arène, dont le public attend la mise à mort. Le monde médiatique s’enivre de méchanceté, recouvre par le bastonnage collectif, ce défoulement morbide, toute la médiocrité et la déliquescence d’une France d’en haut qui part en capilotade dans un climat de bêtise et de lâcheté, mélange empoisonné de fiel haineux et de servilité absolue, qui a peu de précédent, mais qui en a quand même quelques-uns…
Maxime TANDONNET