Dans l’histoire contemporaine, les sanctions internationales ont toujours montré leur inefficacité sinon leur nocivité. L’exemple le plus célèbre est celui des sanctions économiques contre l’Italie mussolinienne en 1935-1936 à la suite de l’invasion de l’Ethiopie. Décidée par la société des nations (SDN) sous la pression du Royaume-Uni, elle n’ont fait que précipiter le rapprochement entre l’Italie fasciste et l’Allemagne hitlérienne. Les sanctions économiques contre l’Iran et son isolement ne l’ont pas davantage fait plier sur le nucléaire. Les sanctions internationales aboutissent généralement à l’inverse de l’effet recherché: elles punissent les peuples plutôt que les dirigeants; elles poussent les adversaires à s’unir. Nous voyons ce qui est en train de se produire: une nouvelle guerre froide entre l’occident et une coalition de la Russie et de la Chine. Dans ce genre de circonstances, le choix est entre la diplomatie – la négociation – ou le choix de la force (Cuba 1962 ou l’installation des fusées Pershing en 1982). La Russie est un grand pays qui a vaincu le nazisme en 1941-1945. Face à elle, il faut choisir la résistance véritable ou le dialogue, mais surtout pas le mépris. La voie intermédiaire, celle des sanctions qui traitent l’adversaire par le mépris est vouée à l’échec et elle se retourne presque toujours contre ceux qui les ont appliquées. Il en sera de même dans la crise actuelle. Elles sont un signe d’impuissance et de faiblesse. Les leçons de l’histoire ne servent donc jamais.
MT