En décalant les saisons, le changement climatique modifie les cycles de vie de nombreux végétaux et animaux. L’éveil de la végétation se produit un peu plus tôt chaque année, ce qui n’est pas sans conséquence sur les cycles de vie d’autres espèces. Certaines s’adaptent au décalage de l’abondance de leurs ressources nutritives et d’autres non. C’est le cas du chevreuil des forêts dont la période de mise-bas n’a pas changé entre 1985 et 2011, malgré l’avancée continue du printemps depuis 27 ans. Incapables de régler la période des naissances sur le pic printanier des ressources végétales dont ils dépendent, les chevreuils subissent une mortalité juvénile accrue, diminuant ainsi la croissance de leur population. C’est ce que viennent de montrer des chercheurs du Laboratoire biométrie et biologie évolutive (CNRS/Université Claude Bernard Lyon 1) et de l’Office National de la Chasse et de la Faune Sauvage, en collaboration avec un laboratoire de l’Inra (1). Ces résultats sont publiés le 1er avril 2014 dans la revue Plos Biology.