« L’homme du destin »

imagesEQQAFZJ6Parfois, je me répète, je sais. C’est ce que m’a dit récemment un être cher: « Papa, tu redis toujours un peu la même chose! » C’est parce que je souffre d’avoir raison et de prêcher dans le vide, le néant… J’ai l’air aussi de me contredire. Là, ce n’est qu’une apparence, le reflet d’une complexité. Ainsi, j’ai toujours dit que je ne croyais pas à « l’homme providentiel » mais pourtant, je crois à « l’homme du destin ». Nuance très personnelle qu’il me faut expliciter. Je n’imagine pas un instant qu’un Zorro, idole des foules et des médias – homme providentiel –  va poser ses valises à l’Elysée, en 2017, pour diriger « le redressement de la France ». Je sais, pour m’intéresser à la politique depuis 1974 et avoir servi dans ce Palais qu’une telle hypothèse est à exclure. Dès lors que vous êtes chef de l’Etat, élu au suffrage universel, vous entrez dans une mission de représentation. Gonflé d’orgueil, vous ne pensez qu’à une chose: être aimé de ceux qui vous ont élu, et des autres. Vous y pensez d’ailleurs tellement que vous finissez par être détesté. Pire que tout, cet amour doit s’inscrire dans la durée, 5 ans, voire 10 puisque votre espoir fondamental est d’être réélu. Donc il n’est pas question de faire les choix réels de gouvernement qui permettront de redresser le pays: réduction draconienne des dépenses publiques, libéralisation du marché travail, affirmation de l’autorité républicaine. Tout président de la République devient une momie, même si cette momie est bavarde et agitée de soubresauts. En revanche, je crois au chef charismatique, à l’homme de l’espoir, de l’avenir, celui qui entraîne les autres, incarne le risque, l’intelligence et l’action. C’est celui qui refuse justement l’Elysée, ne cherche pas la popularité, ni la durée, ni l’amour des foules, ni les ors du Palais ou le prestige des voyages planétaires, celui qui croit en la France plus qu’en lui-même.  Sa place est à Matignon, le cœur de la République, pour deux ou trois années, guère plus, des années d’enfer pour bouleverser le pays et le remettre sur la bonne voie. « L’homme du destin », un grand Premier ministre qui donne tout pour son pays, en se foutant du reste, notamment de sa postérité, oui, j’y crois, même sans le connaître…

Maxime TANDONNET


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Author: Redaction