Chère Madame, cher Monsieur,
“La France a tué mon mari par son insuffisance, son laxisme et son excès de tolérance.
1981 n’aurait jamais dû exister.
Quelle est la suite pour ces meurtriers ? Déferrement immédiat en attente de jugement.
3 repas chauds par jour, aide sociale dans les geôles.
Là où les retraités qui ont cotisé toute leur vie de travailleur doivent potentiellement retravailler pour avoir trois repas chauds par jour.
Puis réduction de la peine pour bonne conduite, liberté et ils recommencent.
Et vous alors ?
Plus de fils pour mes beaux-parents, aussi retraité de la gendarmerie, plus de frère, car il a une sœur qu’il aimait, plus de papa, plus de mari. Mais nous on a pris perpétuité.”
Prise de parole d’Harmonie Comyn, veuve du gendarme tué lundi soir à Mougins.
La mort d’Eric Comyn ne passe pas.
A l’institut pour la Justice, nous ruminons depuis trois jours.
Ce gendarme a été percuté de plein fouet par un chauffard multirécidiviste de nationalité cap-verdienne, qui s’est enfui.
Il était adjudant titulaire de plusieurs décorations, avait 54 ans, une femme, deux enfants et était à quelques mois de sa retraite.
Encore un refus d’obtempérer.
Encore une victime innocente.
Et encore un récidiviste qui N’AURAIT PAS DÛ être en liberté ni être en France.
Comment ne pas comprendre la rage d’une victime dont le mari a été tué par un homme déjà condamné près de 10 fois par la Justice, pour des « atteintes à la personne » ou des « délits routiers » ?
Et le pire, ce que nos dirigeants refusent d’admettre, c’est que ce profil est un profil ordinaire.
Que voulez-vous, en France aujourd’hui, 41% des condamnés à de la prison ferme n’entrent même plus en prison, la perpétuité dure 20 ans en moyenne (!!!), la procédure pénale s’est alourdie au fil des ans, au bénéfice exclusif des mis en cause.
D’ailleurs, où est Eric Dupond-Moretti, notre ministre démissionnaire de la justice ? Toujours prompt à dénoncer des menaces imaginaires sur le retour du fascisme, obnubilé par le Rassemblement national, soucieux des délinquants…
Mais qu’a t-il à dire sur la mort injuste d’Eric Comyn ?
Va t-il présenter des excuses au nom de l’institution qu’il représente et qui a failli ?
Harmonie Comyn a largement raison d’accuser la France (ou en tout cas le système français). Car ce système crée des délinquants et encourage la récidive.
C’est un constat de l’ordre de l’évidence: sous l’effet d’idéologies pseudo-intellectuelles et complètement déconnectées du terrain, la justice française ne veut plus et ne sait même plus punir.
C’est cela le laxisme.
Je n’ai pas peur de l’écrire, et je sais que vous êtes nombreux à penser comme moi.
Mais Eric Comyn ne recevra pas l’hommage d’acteurs ou de footballeurs lui. D’ailleurs la classe dirigeante s’émeut davantage de la mort d’un délinquant que de celle d’un gendarme valeureux (peut-être parce que ceux qui le pleurent n’iront pas mettre à feu et à sang des commissariats, des abribus et des écoles…).
Les honnêtes gens sont le dindon de la farce de cette tragédie.
Pourtant des vies sont en jeu.
La Justice accorde sa clémence à des criminels qui s’en prennent à d’innocents passants et à ceux qui font respecter la loi. Mélanie Lemée, gendarme mortellement percutée par un chauffard en 2020, Eric Masson policier tué à Avignon en 2021, Arnaud Garcia et Fabrice Moello, les deux agents pénitentiaires abattus lors de la fuite de Mohamed Amra, et tant d’autres compatriotes, morts pour nous, morts pour les Français.
Voilà les noms de ce qui périssent, sur l’autel du laxisme.
Nous avons une responsabilité, nous devons nous élever contre cet état de fait. Nous devons dire STOP et choisir notre camp.
Il est plus que temps aujourd’hui de nous faire entendre. Harmonie Comyn a eu la force, dans son deuil, de se lever pour dénoncer le laxisme.
Dans son sillage, exigeons qu’une peine prononcée soit une peine exécutée.
Si cela avait été le cas, Eric Comyn serait encore en vie à l’heure où je vous écris. Ce père de famille n’aurait pas été fauché par un multirécidiviste étranger.
Cela relève du simple bon sens, je sais (c’est d’ailleurs ce qui se fait dans la plupart des pays du monde…), mais nous devons le rappeler à nos dirigeants et le crier haut et fort : STOP AU LAXISME.
Votre soutien nous est indispensable pour présenter cette pétition au futur gouvernement. Votre signature nous permettra à nous d’agir avec légitimité.
Nous devons être des centaines de milliers à nous mobiliser.
Le prochain gouvernement doit prendre la mesure de notre colère dès sa nomination. Le Premier ministre, le ministre de la Justice et le ministre de l’Intérieur seront destinataires des milliers de signatures que nous allons recueillir. Nous voulons des engagements clairs de leur part.
Et nous ne lâcherons rien.
La sécurité est la première de nos libertés. STOP AU LAXISME.
Que la famille d’Eric Comyn reçoive les condoléances et les pensées les plus sincères de tous les sympathisants de l’Institut pour la Justice.
Je compte sur vous,
Axelle Theillier
Présidente de l’Institut pour la Justice