« On n’a pas le droit de trahir les traîtres même. On n’a jamais le droit de trahir, personne. Les traîtres, il faut les combattre, et non pas les trahir » « Charles Péguy », les Cahiers de la Quinzaine (III 118). Quelque chose d’étrange se produit dans la sphère politique. Nous sommes censés vivre une période de renouvellement ou de recomposition de la vie politique. Pourtant, celle-ci atteint la quintessence de la médiocrité avec la banalisation de la trahison. Le retournement de veste est toujours quelque chose d’insupportable, le pire de la politique. S’être engagé dans un camp pour être élu et basculer dans un autre pour profiter des attribut du pouvoir, est l’apothéose du cynisme politicien. Il n’existe pas dans l’histoire, de trahison qui ait réussi. La trahison finit toujours mal. Le traître, de gauche ou de droite, qui abandonne son camp pour rejoindre celui de l’adversaire, se retrouve forcément, à un moment ou à un autre, face à ses contradictions et son immoralité. Le traître se moque du monde, il trahit avant tout son électorat, donc viole les fondements de la démocratie. Il se condamne à l’échec dès lors qu’il s’enivre de son intérêt personnel, au mépris de l’intérêt général. Personnellement, la trahison est tout ce qui me fait le plus horreur et des traîtres, quels qu’ils soient, je n’attends qu’une seule chose: qu’ils payent leur perfidie.
Maxime TANDONNET