Le désherbage des cultures constitue un facteur déterminant des rendements agricoles. Depuis une quinzaine d'années, en parallèle de la recherche de nouvelles molécules herbicides s'est développée une démarche complémentaire : la sélection de variétés végétales capables de tolérer l'application d'une substance herbicide existante. Ces variétés végétales visent d'abord à proposer aux agriculteurs une réponse technique à des difficultés de désherbage ; leur culture est également présentée comme permettant une réduction des quantités d'herbicides utilisées. Quels sont les effets à moyen et long terme de leur culture ? Quel pourrait être leur rôle dans des politiques visant à réduire l'utilisation des pesticides ? Les conclusions d'une expertise scientifique collective menée conjointement par le CNRS et l'INRA à la demande des ministères chargés de l'Agriculture et de l'Ecologie ont été rendues publiques le 16 novembre 2011. Un des résultats montre qu'une utilisation répétée de ces variétés, sous certaines conditions, pourrait les rendre inefficaces à moyen terme. Cette expertise conduit aussi à souligner la nécessité d'une gestion des adventices ne s'appuyant pas uniquement sur ces innovations variétales, mais intégrant différentes approches complémentaires.