Crise de l’hyper, de la consommation de masse, désaffection des grandes surfaces… À écouter les augures, on pourrait croire que la distribution alimentaire en France va de mal en pis, en particulier les très grandes surfaces. Or, une photographie précise du parc montre que le constat est beaucoup plus nuancé. Avec 26,4 millions de mètres carrés recensés par LSA Expert à fin octobre 2018, les surfaces de vente des magasins à vocation alimentaire progressent de près de 1 %. Quand, avec 27 024 unités (drives accolés compris), le parc augmente, lui, de 2 % avec 502 nouveaux points de vente. On est loin d’un secteur en capilotade. L’alimentaire affiche des croissances assez similaires à celles des enseignes dites spécialisées (non alimentaires), un secteur qui, selon notre dernier recensement, évolue dans les mêmes proportions, mais avec un parc beaucoup plus fourni de 72 000 magasins pour 44 millions de mètres carrés (LSA N° 2503, 19 avril 2018). Logiquement, c’est dans les secteurs en vogue que les croissances sont les plus significatives. Le bio fait la course en tête avec une très forte hausse des surfaces (+ 31 %) et du parc (+ 22 %). Les cavistes sont également en forme, poussés notamment par la montée en puissance des bières de spécialités. Les drives continuent leur percée, avec une hausse de 9 % du nombre d’unités accolées, quand les modèles solos ont tendance à fléchir. La proximité, prise au sens strict des supérettes de moins de 400 m², est également en pleine forme, avec un parc en hausse de 6 % et des surfaces de 4 %. En fait, seuls les supermarchés et le hard-discount reculent. Les agrandissements réguliers des magasins font glisser certains supers au-delà du seuil des 2 500 m² et, donc, vers les hypers. Et côté discount, la disparition de Dia a provoqué une baisse du nombre de magasins.