Jusqu’à présent, les élections présidentielles ont toujours donné lieu à un choix de politique: 1974, 1981, 1988, 1995. En 2002, le second tour était plié d’avance, mais le premier s’était joué entre Chirac et Jospin. Ce fut une élection à un tour. Puis, en 2007 et en 2012, le choix était clair et net. 2017 ouvre une ère nouvelle dans l’histoire de la démocratie française. Pour la première fois, les électeurs français n’ont jamais eu vraiment de choix. Le premier tour de l’élection a été réduit en cendre par un scandale apocalyptique qui a détruit toute espèce de débat de fond. Le second est une parodie de démocratie, compte tenu de la présence du candidat lepéniste, viscéralement inacceptable pour les trois quarts des Français. Il faut dire la vérité: les élections présidentielles de 2017 n’ont pas eu lieu, à aucun moment. La démocratie peut éventuellement recommencer à vivre lors des législatives de juin. Encore faut-il que les Français, privés de l’élection présidentielles, reprennent confiance dans le suffrage universel et dans la signification de leur vote. Sinon, les législatives ne seront qu’une chambre d’enregistrement de ces fausses présidentielles et ne feront que confirmer la destruction de la démocratie française. Gardons l’espoir, même infime, que la France se réveille lors des législatives de juin.
Maxime TANDONNET