Les idées avant tout

imagesEn politique, chaque jour qui passe nous confirme le déclin du débat des idées politiques au profit de la grande comédie humaine et de la personnalisation des enjeux, un phénomène qui confine au grotesque et au mépris des citoyens. Si j’étais un responsable politique, je proposerais aux Français un programme de réforme axé sur six piliers, parfaitement réalistes et de bon sens:

  1. Restaurer la capacité de gouverner. Pour sortir de l’impuissance publique – aujourd’hui à peu près totale – il faut rendre au gouvernement les moyens de gouverner, d’effectuer des choix et de les faire respecter et changer profondément les institutions. A cet égard, j’ai la conviction profonde qu’il importe de réhabiliter le rôle du gouvernement et du Parlement vis-à-vis des juridictions, notamment du Conseil Constitutionnel, en facilitant les révisions de la Constitution (vote à la majorité absolue dans les deux chambres). Il est également vital de favoriser le recours au référendum.
  2. Libérer les énergies. Une profonde transformation de l’économie française est la priorité absolue, à l’image de ce qu’ont fait en leur temps Mme Thatcher en Grande Bretagne, Ronald Reagan aux Etats-Unis: laisser aux négociations d’entreprises la détermination des régimes horaires, d’embauche et de licenciement, réduire d’un cinquième au moins en cinq ans le poids de la fonction publique d’Etat et territoriale, réduire à 15% l’impôt sur les société et d’un tiers les charges qui pèsent sur l’entreprise pour assurer leur compétitivité.
  3. Réhabiliter l’autorité Il faut respecter un principe simple qui est le fondement de toute démocratie, de la République, et pourtant largement négligé en France: la loi, pilier de la vie sociale, émanant du suffrage universel, doit être strictement appliquée et respectée. Cela vaut en matière de sécurité, de politique migratoire, de justice. Les peines prononcées par les tribunaux doivent être mises en oeuvre. Un délit de forfaiture serait créé, par lequel tout responsable public qui s’écarte volontairement de la loi et néglige de la faire appliquer, ou la détourne dans un intérêt privé, trahit sa mission et s’expose à de lourdes sanctions.
  4. Assurer l’indivisibilité de la France. Ce principe doit être au coeur de toutes les politiques. Il implique la préservation de l’unité du pays et donc le rejet des idéologies communautaristes ou fédéralistes. Le séjour en France de personnes étrangère doit être conditionné à l’acceptation sans réserve de la Constitution, des valeurs, des règles et des principes qui régissent la vie collective nationale.
  5. Valoriser l’intelligence. En matière d’éducation, l’école, le collège et le lycée n’ont qu’une seule mission impérieuse: celle de la transmission du savoir et de l’intelligence autour des grands piliers de la connaissance, le français, les mathématiques, l’histoire, les langues, la créativité. L’intelligence manuelle et l’intelligence sociale doivent être reconnues comme tout aussi dignes que l’intelligence abstraite.  Je crois par ailleurs à l’interventionnisme sinon au devoir d’ingérence de l’Etat dans la vie des médias. Il faut interdire les émissions qui poussent à l’abêtissement (télé-réalité, feuilletons imbéciles et donneurs de leçon, débats crétins entre pitres gueulards) et imposer l’intelligence aux heures de grande écoute: histoire, voyages, livres, musique…
  6. Ouvrir le grand chantier de la réforme européenne. A 28 pays, la France ne va pas d’un seul coup décréter seule la transformation de l’Union européenne, ni évidemment en sortir au risque de s’éloigner les lieux de décisions et d’abandonner son destin à d’autres. Elle doit réapprendre à savoir dire non, à se battre sur ses positions (comme savent le faire les Britanniques) et à exiger l’ouverture d’un débat sur la réforme profonde de l’Europe pour assurer la représentation authentique des peuples, une amélioration de son efficacité, et un équilibre entre compétences nationales et européennes.

Maxime TANDONNET

Author: Redaction