« Damien Abad a profité de l’occasion principalement pour s’adresser à la droite, celle qui est favorable au report à 65 ans de l’âge légal pour une retraite à taux plein. « On assume le recul de l’âge légal de la retraite », a tonné le député de l’Ain face à des bancs LR plutôt soudés. « La droite retrouve des couleurs dans le Parlement et dans le cœur des Français », veut-il croire. »
L’impératif d’alternance n’appartient à aucun parti. Après 5 ans de désastreux hollandisme et un bilan En Marche qui s’annonce guère meilleur, l’alternance politique en 2022 s’impose comme une nécessité vitale pour le pays. Ce dernier, accablé et traumatisé par l’une des pires déceptions politique de son histoire, éprouve un profond besoin de renouveau de l’espérance. Or, cette France martyrisée par le mépris n’est pas prête à s’engager dans la voie d’un nouveau psychodrame sur les retraites. Proposer, dans une plateforme électorale, la retraite à 65 ans, serait suicidaire. Le pays n’aime pas la démagogie. Il ne voudra pas d’un retour irresponsable à la retraite à 60 ans que proposent les partis extrémistes. Cependant, après toutes ces années de chaos et de provocations stériles, il ne votera jamais pour la retraite à 65 ans. Peut-être est-elle inévitable à long terme dans le cadre d’une démarche expliquée, progressive et négociée. Mais la raison politique et le réalisme, le respect du devoir d’alternance, interdisent aujourd’hui de l’inscrire dans un projet politique. A la veille d’une crise économique planétaire qui s’apprête à tout balayer sur son passage, les Français ont besoin d’être protégés, rassurés, apaisés autour d’un projet axé sur l’autorité de l’Etat, la restauration de la démocratie, le redressement du niveau scolaire, la maîtrise des frontières. Les Français n’accepteront jamais de faire l’objet d’une nouvelle vague de morgue et de provocation de la part d’élites dirigeantes qui prétendraient, à l’image de l’équipe actuelle, en perdition, faire leur bien contre eux. Il serait non seulement suicidaire – obérant les chances d’alternance – mais d’une bêtise sans nom, d’offrir aujourd’hui au Français, pour unique perspective, un nouveau séisme sur les retraites.
Maxime TANDONNET