Lecture: la dernière reine, Jean-Marc Rochette, 300 pages, Casterman 2022

C’est sans doute la première fois que dans ces pages, je présente une bande dessinée. De fait, je n’ai jamais compris les détracteurs de cet art dont le dédain s’explique sans doute par une image dominante de titres vulgaires ou bâclés. La bande dessinée peut aussi combiner dessin et littérature et s’imposer alors comme un art. Cadeau de Noël de mes enfants trouvé hier matin au pied du sapin, je parle de ce livre car il a tout d’un authentique chef d’œuvre que j’aimerais faire partager. Des textes sublimes, des dessins somptueux, une histoire formidable… Le récit se situe pour l’essentiel au lendemain de la première guerre mondiale. Il oppose la médiocrité ou le cynisme de la société aux splendeurs de la nature, la forêt et les montagnes du Vercors – et aux élans de générosité qu’elles inspirent. En quelques mots, l’histoire retrace l’idylle entre un enfant sauvage, protecteur des derniers ours dans le Vercors, défiguré pendant la première guerre mondiale et d’une jeune artiste, sculptrice, qui lui rend un visage. Il est à la fois extrêmement sombre et gorgé d’émotion, de vie et d’espérance, comme souvent dans les chefs d’œuvre de toute beauté. L’auteur est certainement un homme très simple et sans ostentation à l’image de son héros et aux antipodes du monde contemporain qui glorifie l’argent et l’esbroufe narcissique que nous subissons en ce moment. A la suite d’une polémique récente visant le neuvième art, il a décidé d’arrêter définitivement de faire des albums. Une attitude exactement conforme à l’esprit de son œuvre.

MT

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Author: Redaction