Lecture: Immigration, idéologie et souci de la vérité, Michèle Tribalat, L’Artilleur 2022

Madame Michèle Tribalat, démographe, a écrit un livre courageux et lucide sur le sujet des statistiques de l’immigration et de l’asile. Il commence par une citation de Jean François Revel: « L’idéologue désire non point connaître la vérité mais protéger son système de croyance et abolir spirituellement faute de mieux, tous ceux qui ne croient pas comme lui. L’idéologie repose sur une communion dans le mensonge, impliquant l’ostracisme automatique de quiconque refuse de la partager [Il peut] non seulement négliger par paresse les connaissances dont il dispose, mais les abolir de propos délibéré lorsqu’elles contrarient la thèse qu’il veut accréditer. »

Mme Tribalat souligne que dans la France actuelle, une infime poignée de démographes emblématiques a la prétention de détenir la vérité scientifique sur le sujet de l’immigration. Ils sont considérés par l’ensemble des médias et de la presse comme les détenteurs de la connaissance et du savoir en la matière. Or, leur démarche est infiniment plus imprégnée d’idéologie que de réelle maîtrise scientifique du sujet. Les phénomènes migratoires sont à leurs yeux la source bienfaitrice de progrès de l’humanité. En tant qu’idéologues, ils ont substitué le dogme de l’immigration à celui de la lutte des classes comme moteur de l’histoire. Leur démarche permanente consiste à habiller cette croyance en prétentions de nature scientifique. A travers la manipulation des statistiques souvent opaques, ils n’ont de cesse que de minimiser à outrance les flux de populations. Toute prise de position visant à discuter leur dogme est diabolisée en tant qu’à la fois obscurantiste et raciste. Leur « autorité morale » qu’ils tiennent de positions prestigieuses dans les institutions s’impose partout au niveau des relais d’opinion.

Michèle Tribalat multiplie tout au long de son ouvrage les exemples de manipulation. Ainsi, ils utilisent la notion de « solde migratoire » (les entrées moins les sorties) pour donner le sentiment que l’immigration est un phénomène marginal en France (solde migratoire supposé de 58 000 personnes par an). Or, si le nombre des entrées est connu notamment par la délivrance des titres de séjour (271 675 premiers titres de séjour délivrés en 2021 et 121 554 demandeurs d’asile), celui des sorties est absolument impossible à évaluer. La notion de solde migratoire qu’ils mettent en avant pour minimiser l’importance des flux est ainsi largement illusoire. L’auteur s’attarde sur l’histoire de l’accueil en France de l’ouvrage de Stephen Smith, la ruée vers l’Europe, liée à l’explosion démographique du continent africain au XXIème siècle. D’abord accueilli avec intérêt par la presse française, il fut mis à l’index et diabolisé en vertu d’une « vérité scientifique » proclamée par ces mêmes savants, sur des fondements contestables (la simple projection linéaire, considérée comme un paramètre inéluctable, des tendances observées jusqu’à présent). Or, souligne Mme Tribalat, il est quasiment impossible de développer une politique publique cohérente de maîtrise de l’immigration et d’intégration des populations issues de l’immigration dans un tel climat de déni des réalités.

MT

Author: Redaction

Lecture: Immigration, idéologie et souci de la vérité, Michèle Tribalat, L’Artilleur 2022

Madame Michèle Tribalat, démographe, a écrit un livre courageux et lucide sur le sujet des statistiques de l’immigration et de l’asile. Il commence par une citation de Jean François Revel: « L’idéologue désire non point connaître la vérité mais protéger son système de croyance et abolir spirituellement faute de mieux, tous ceux qui ne croient pas comme lui. L’idéologie repose sur une communion dans le mensonge, impliquant l’ostracisme automatique de quiconque refuse de la partager [Il peut] non seulement négliger par paresse les connaissances dont il dispose, mais les abolir de propos délibéré lorsqu’elles contrarient la thèse qu’il veut accréditer. »

Mme Tribalat souligne que dans la France actuelle, une infime poignée de démographes emblématiques a la prétention de détenir la vérité scientifique sur le sujet de l’immigration. Ils sont considérés par l’ensemble des médias et de la presse comme les détenteurs de la connaissance et du savoir en la matière. Or, leur démarche est infiniment plus imprégnée d’idéologie que de réelle maîtrise scientifique du sujet. Les phénomènes migratoires sont à leurs yeux la source bienfaitrice de progrès de l’humanité. En tant qu’idéologues, ils ont substitué le dogme de l’immigration à celui de la lutte des classes comme moteur de l’histoire. Leur démarche permanente consiste à habiller cette croyance en prétentions de nature scientifique. A travers la manipulation des statistiques souvent opaques, ils n’ont de cesse que de minimiser à outrance les flux de populations. Toute prise de position visant à discuter leur dogme est diabolisée en tant qu’à la fois obscurantiste et raciste. Leur « autorité morale » qu’ils tiennent de positions prestigieuses dans les institutions s’impose partout au niveau des relais d’opinion.

Michèle Tribalat multiplie tout au long de son ouvrage les exemples de manipulation. Ainsi, ils utilisent la notion de « solde migratoire » (les entrées moins les sorties) pour donner le sentiment que l’immigration est un phénomène marginal en France (solde migratoire supposé de 58 000 personnes par an). Or, si le nombre des entrées est connu notamment par la délivrance des titres de séjour (271 675 premiers titres de séjour délivrés en 2021 et 121 554 demandeurs d’asile), celui des sorties est absolument impossible à évaluer. La notion de solde migratoire qu’ils mettent en avant pour minimiser l’importance des flux est ainsi largement illusoire. L’auteur s’attarde sur l’histoire de l’accueil en France de l’ouvrage de Stephen Smith, la ruée vers l’Europe, liée à l’explosion démographique du continent africain au XXIème siècle. D’abord accueilli avec intérêt par la presse française, il fut mis à l’index et diabolisé en vertu d’une « vérité scientifique » proclamée par ces mêmes savants, sur des fondements contestables (la simple projection linéaire, considérée comme un paramètre inéluctable, des tendances observées jusqu’à présent). Or, souligne Mme Tribalat, il est quasiment impossible de développer une politique publique cohérente de maîtrise de l’immigration et d’intégration des populations issues de l’immigration dans un tel climat de déni des réalités.

MT

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