Cette fois-ci, avec la semaine du 15 août, nous sommes bien en plein creux de la trêve estivale: plus de polémique, politiciens muets, actualité silencieuse, les rues sont vides à Paris. A quoi servent les vacances d’été: à lire et faire du sport. Mon genre de livre préféré? les mémoires, récits authentiques, de préférence aux romans car le réel est plus audacieux, imprévisible, chaotique que la plus fertile des imaginations humaines. Je suis plongé en ce moment dans un grand classique de la littérature qui m’avait bizarrement échappé, tout au moins l’œuvre dans la globalité : Les Confessions. "J’ai fait le premier pas et le plus pénible dans le labyrinthe obscur et fangeux de mes confessions. Ce n’est pas le plus criminel qui coûte le plus à dire, c’est ce qui est ridicule et honteux. Dès à présent, je suis sûr de moi: après ce que je viens d’oser dire, rien ne peut plus m’arrêter." L’écriture, la sincérité, la personnalité de Rousseau, ont quelque chose d’envoûtant qui entraîne le lecteur et le prend à la gorge. On y prend me semble-t-il un plaisir encore supérieur à celui de la lecture des Mémoires d’outre-tombe, (pourtant de réputation supérieure?). Le sport aussi, la voile sur une grand étang de Gironde avec mon frère, la voile qui fait réfléchir. La vie publique, comme la navigation, est dominée par des grands courants sous-marin et la puissance des vents. Il est inutile et absurde de vouloir en changer le sens. D’où la démagogie, le mensonge ou l’aveuglement de ceux qui de tout temps, nous promettent de "changer le système". En revanche, l’exercice de la responsabilité politique, au sens noble du terme, consiste à récupérer la force de l’histoire – le vent dans les voiles – l’utiliser, l’orienter dans le sens de l’intérêt général. "Je ne me butais pas à plier les circonstances à mes idées, mais je me laissais en général conduire par elles" (Napoléon à Saint Hélène, Las Cases).
Maxime TANDONNET