L’histoire du Moyen-Âge et plus particulièrement, de la guerre de Cent ans est un pur ravissement. Telle est ma période historique préférée, avec la Révolution et le XXe siècle, les heures sombres de chaos et d’apocalypse.
Crécy est la première grande bataille de la guerre de Cent ans. Le roi d’Angleterre Edouard III, petit fils de Philippe le Bel par sa mère Isabelle, revendique le trône de France contre son cousin Philippe VI de Valois. Bien qu’Edouard III soit un descendant des Plantagenêt, donc d’origine français, les grands du royaume de France n’acceptent pas la perspective d’une double couronne et soumission à la couronne britannique. En outre, Edouard III réclame la pleine souveraineté sur la Guyenne – la fin du serment d’allégeance à son suzerain le roi de France.
C’est ainsi qu’Edouard III traverse la Manche avec l’armée britannique. Lors de sa rencontre avec la chevalerie française à Crécy (près d’Abbeville) le 26 août 1346, les Anglais sont inférieurs en nombre (rapport de force de un sur deux). Ils remportent la victoire, selon l’auteur, à la fois en raison de l’indiscipline de la chevalerie française (qui désobéit au roi en lançant l’assaut prématurément) et grâce à ses archers gallois qui provoquent des ravages dans les rangs français bien supérieurs aux arbalétriers de l’armée du roi de France (l’arbalète est deux fois moins rapide que l’arc). Ensuite vient la prise de Calais un an plus tard.
L’histoire qui vient après est particulièrement obscure, avec une peste noire qui décime un tiers de la population de l’Europe (1347-1350); une invasion, des pillages et des massacres, un prince Noir qui ravage le Sud-Ouest de la France; la succession des défaites, Poitiers le 19 septembre 1356, ou le roi Jean le Bon est fait prisonnier et otage; Azincourt, le 13 août 1415; un roi fou (Charles VI) et l’une des pire « trahison » de l’histoire de France, le traité de Troyes 21 mai 1420, par le roi fou sous l’influence de sa femme, la frivole Isabeau de Bavière, un traité qui satisfait les prétentions anglaises sur le royaume de France; des héros quasi surnaturels, Du Guesclin, Jeanne d’Arc, le Dauphin, Charles VII. L’une des causes du redressement français tient à ses héros, à l’essor du sentiment national, mais aussi à une raison militaire: régulièrement battus par les archers anglais, les Français prennent le dessus grâce à au développement de l’artillerie qu’ils maîtrisent mieux que les Britanniques et réduit à néant la supériorité des archers anglais. Ainsi la victoire de Charles VII à Castillon, le 17 juillet 1453 met fin à l’occupation anglaise de l’Aquitaine et à la guerre de Cent ans.
Une époque passionnante, qui ressemble à bien des égards à la nôtre.
MT