Le triste spectacle américain

6596475_n85zdb9k_1000x625L’hystérie anti Trump déferle en marge des cérémonies de passation de pouvoir. Un grand média français relaye l’appel « anti fasciste » de multiples collectifs contre le nouveau président américain voyant dans le trumpisme « un mélange toxique de suprématisme blanc, de misogynie, de xénophobie de militarisme, et de régime oligarchique« . En 2008, l’élection de Barak Obama a provoqué une vague d’euphorie dans la haute société occidentale. Entre temps sont passés la crise financière de 2009, le triomphe du terrorisme et de l’Etat islamique au Moyen-Orient, la nouvelle guerre froide avec la Russie. De « l’Obamania » de 2008, il ne reste que des ruines sur lesquelles a prospéré la candidature Trump. Pour la frange progressiste de l’opinion ce vertigineux basculement de l’air du temps est insoutenable: d’où le déchaînement de haine auquel nous assistons, jusqu’au déni de sa légitimité et appel à l’impeachment, un fait sans précédent pour la démocratie américaine.

Pourtant, la mobilisation anti-Trump, aussi excessive, grotesque et scandaleuse soit-elle, ne suffit pas à transformer ce dernier en héros et à apparaître comme un espoir pour le monde occidental. Son discours « anti élite« , « anti système« , sa haine de « l‘establishment » exhale la démagogie. Il est toujours facile d’accuser la haute administration, les élites administratives et financières, « Washington »  de tous les maux et d’en faire les boucs émissaires de la société. Lui-même, héritier richissime,  n’est-il pas le plus digne représentant de l’Amérique d’en haut? Sa parole nationaliste, isolationniste et protectionniste n’est  pas digne d’une grande nation américaine sûre d’elle-même: « l’Amérique d’abord », « acheter et embaucher américain ». La prospérité américaine est en partie liée à son rayonnement planétaire: le discours du repli nationaliste sonne faux. Le chauvinisme obtus, le dénigrement de tout ce qui vient de l’extérieur, ne donnent pas une image d’assurance ni de puissance tranquille.  Attendre les faits pour le juger? Certes, mais qu’attendre d’un homme qui se gargarise du mot « peuple », s’entoure des plus riches milliardaires et nomme son gendre parmi ses  proches conseillers? La provocation systématique, les postures, les phrases choc et la communication à outrance font elles un homme d’Etat? Qu’il soit permis d’en douter. Les coups de gueule ne préjugent en rien de la capacité à opérer des choix réalistes et de bon sens puis à les assumer. Au contraire, serais-je tenté de dire…  L’hypocrisie – faire ovationner Mme Clinton après avoir juré pendant la campagne de l’envoyer en prison – ne me dit rien qui aille.

Jadis, les présidents américains ont donné de grands personnages de l’histoire. Il suffit de prononcer les noms de Roosevelt, Truman, Eisenhower, etc. Les trois derniers n’ont pas laissé un souvenir impérissable: Clinton, Bush, Obama… Pourquoi la démocratie américaine produit elle désormais des personnages médiocres, aussi limités à tout point de vue? Peut-être est-ce le signe d’un déclin général du bon sens et de l’intelligence collective…  En Amérique comme ailleurs. Je doute fortement que M. Trump, à la présidence des Etats-Unis, soit de nature à restaurer l’image de la Maison Blanche… J’espère me tromper (sans jeu de mot).

Maxime TANDONNET

Author: Redaction