Le triangle des Bermudes

imagesUn sondage supplémentaire de TNS SOFRES vient de sortir sur les intentions de vote aux élections régionales, prévues dans cinq semaines. Il donne le FN à 28%, les Républicains et alliés UDI à 27%, le  PS à 21%, les verts à 8% et le Front de gauche à 6%. Cette enquête confirme l’évolution de la politique française vers le tripartisme et une impasse privant la France de perspective de majorité claire et stable. La faiblesse de ce qu’il est convenu d’appeler la droite modérée, alliée au centre est sidérante: elle qui devrait bénéficier à fond du discrédit du pouvoir socialiste n’obtient même pas un tiers des intentions de vote. Pourquoi? elle se présente aujourd’hui aux Français sans idées, sans âme, sans ligne. Que pense-t-elle, que veut-elle, sur l’Europe, sur la réforme des institutions, sur l’économie et la société, sur l’école, la sécurité, sur l’Etat, sur l’immigration? Le néant absolu. On ne lui demande même pas un programme, mais une orientation, une identité, un sens. Aujourd’hui, les Français la ressentent comme une plateforme de lancement pour trois ou quatre personnalités vivant dans l’obsession narcissique de la conquête élyséenne. C’est tout. Cela ne suffit pas pour exister ni espérer reprendre et encore moins assumer le pouvoir politique. Mais le savent-ils? S’en rendent-ils compte? Franchement, je n’en ai pas la moindre idée. Le parti lepéniste à 28%? Le néant et le désespoir politique se cristallisent dans un vote qui n’ouvre aucune perspective. 28%, le niveau est atteint depuis longtemps (Européennes). Il n’évolue pas vraiment. Il reflète un mélange d’attrait pour l’inconnu et de rejet des autres partis. Dans le climat actuel de désespoir politique des Français, un parti protestataire, sans le phénomène repoussoir que représente le lepénisme, avec son image, son histoire, son identité,  pourrait être bien plus haut, à 40 ou 50%. Or aucune vague de fond susceptible d’entraîner l’adhésion d’une majorité ne semble prête à déferler en sa faveur malgré le contexte de délitement extrême de la société française. Les menteurs se déchaînent pour faire croire que le parti lepéniste est aux portes du pouvoir. Mensonge: le imageslepénisme est au contraire devenu la roue de secours du système politique français. Enfin, il reste la soi-disant « gauche ». Le parti socialiste est supposé en déroute. Il obtient tout de même 21% des intentions de vote et 35% si on additionne ses voix avec celles de ses alliés potentiels écologistes et du Front de gauche. Un coup de barre à gauche pourrait même lui redonner un semblant de majorité relative… Ils le savent. Il faut s’y attendre. Pendant ce temps, la France sombre dans le chaos et l’abîme, sur tous les plans, ceux de l’autorité de l’Etat, de l’économie et de l’emploi, de la situation des banlieues. Que faut-il espérer pour la France? La fin d’une époque sinistre, une sorte de cauchemar politique, qu’incarnent – à mes yeux – autant le PS hollandiste que le parti lepéniste, l’explosion de ce putain de système des partis, une recomposition politique totale, sans laquelle notre pays continuera de sombrer  dans la paralysie et la médiocrité, le renouvellement des élites politiques,  l’émergence d’une nouvelle classe dirigeante issue des forces vives du pays, une décentralisation radicale, le pouvoir au plus près des hommes et des femmes, une refondation de l’Europe et de la République française,  l’affirmation de la démocratie directe, le retour au débat d’idées et aux projets de société… Il faut continuer d’y croire, la force de l’histoire est notre alliée.

Maxime TANDONNET


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Author: Redaction