Appelez cela comme vous voulez, trahison, opportunisme, félonie ou autre ou réfutez chacun de ces mots. Toujours est-il que M. A a retourné sa veste, abandonné ses amis auxquels il devait sa carrière, pour obtenir un fromage, un poste de ministre en ralliant l’adversaire. L’argument selon lequel « ce sont ses amis qui ont changé et pas lui », celui de toutes les trahisons en politique, ne tient pas la route: quelques semaines auparavant, il était le premier à fustiger ceux des siens qui avaient rejoint la majorité macroniste. Rattrapé par son destin, il est sévèrement puni. Il a perdu à la fois son poste de ministre, sa position de leader politique et son honneur. Tel est dans tous les domaine de la vie, le sort de la plupart de ceux qui changent de camp. On a le droit de changer d’avis, d’évoluer dans ses idées. On n’a pas le droit de trahir pour un fromage. Il fallait bien qu’il paye tôt ou tard. Lui même est finalement assez chanceux que sa punition ait été si rapide. Pour d’autres, qui en apparence s’en sortent mieux, elle sera d’autant plus sévère qu’elle aura pris plus de temps. La vie est comme un chat de gouttière qui joue longuement avec sa proie avant de la broyer. En outre cette affaire donne une image particulièrement glauque de la politique et elle donne même raison aux 54% d’abstentionnistes. Quoi, se déplacer pour des mecs pareils? Dramatique pour la démocratie française.
MT