La confusion qui règne en ce moment sur la crise migratoire est vertigineuse. Un tel chaos en Europe est sans précédent depuis la fin de la deuxième guerre mondiale. Les dirigeants politiques européens semblent avoir perdu tout repère, toute boussole. Tantôt, ils versent des larmes de crocodile et proclament l’Europe « ouverte » , déclenchant des appels d’air aux conséquences criminelles. Tantôt, ils dressent des fils de fer barbelés, y compris à l’intérieur des frontières Schengen. L’Europe dite « d’en haut », l’Europe médiatique et politique, donne le sentiment d’avoir sombré dans la folie. Son désarroi a une explication possible: elle s’est déshabituée à l’histoire, à l’événement , s’est assoupie dans sa béatitude technocratique et se réveille en plein cauchemar. Les bons sentiments hypocrites pullulent dans une surenchère sans fin. Les extrémistes haineux se frottent les mains en espérant tirer parti de la situation. La parole publique n’est plus audible: plus personne ne croit plus personne. Des scènes aussi tragiques et honteuses que celle de l’image ci-dessus n’auraient jamais dû pouvoir se reproduire sur notre continent, avec un minimum d’anticipation et de cohérence. Personne n’a évidemment de réponse parfaite. Mais je regrette de devoir le dire, dans le maelström qui emporte l’Europe et la panique générale, entre l’angélisme béat et la rage hystérique, Sarkozy est le seul en ce moment à tenir sur le sujet un discours sensé et crédible, dans lequel je me retrouve en grande partie même si je n’y suis pour rien.
Maxime TANDONNET