Jamais depuis la Libération, la politique française n’avait à tel point sombré dans la démence: insultes (« petites c…. »), scènes d’hystérie, exhibition d’organe sexuel, attaques sur la vie privée, réformes à la fois monstrueuses et destructrices (retraites, bac, encadrement supérieur de la fonction publique), narcissisme exacerbé, aussi obscène que stérile, fuite devant la réalité (explosion de la dette publique, de la violence et de l’insécurité, de la pauvreté, du chaos scolaire, du communautarisme, des bidonvilles), mépris constant, affiché et revendiqué du peuple (les « sans dents » ou « Gaulois réfractaires »), chaos derrière la façade de l’immobilisme (17 ministres changés en 30 mois), climat de scandale, naufrage dans la bêtise et l’incompétence. Quel spectacle! Depuis 1945, jamais la France n’avait assisté à un tel désastre politique, qui inclut évidemment les partis protestataires, les gesticulations honteuse et grotesques de la gauche extrême, et l’apocalypse de la droite extrême, dont le vertigineux endettement (25 M€) donne une idée de ce qu’il adviendrait du pays tombé entre ses mains. La vraie question de fond, devant un tel cauchemar : que pense la Nation, dans ses profondeurs? Les sondages sont contradictoires et parfois orientés. Au-delà, quel est le sentiment profond du pays? Est-ce l’indifférence, et le sentiment qu’en dehors du grand spectacle obscène, la vie continue? Est-ce l’inconscience devant l’effarante faillite de la classe dirigeante? Est-ce le dégoût profond, et l’envie de vengeance à la première occasion, par la rue ou par les urnes? Est-ce la vague espérance du retour à une classe politique qui, faute de promettre des miracles, saura se montrer au moins correcte? Finalement, c’est de lui, de cet inconnu, le peuple, que tout dépend. Qu’a-t-il dans le ventre? Et dans la tête? Le pire – c’est-à-dire le statu quo – comme le meilleur, ou plutôt le moins mauvais, peuvent en sortir. Dans une situation de chaos et d’incertitude absolue, l’avenir n’appartient qu’à lui: pour le pire ou pour le meilleur, ou plutôt, le moins mauvais possible.
Maxime TANDONNET