Le début de la dernière période glaciaire s’est caractérisé dans l’hémisphère Nord par une forte accumulation de neige aux hautes latitudes et la formation d’une immense calotte polaire. Ceci constituait un paradoxe pour les climatologues. En effet, les chutes de neige sont toujours associées à une forte humidité et à des températures relativement modérées. Une équipe française coordonnée par María-Fernanda Sánchez-Goñi, chercheur à l’EPHE travaillant au laboratoire « Environnements et paléoenvironnements océaniques et continentaux » (CNRS/Universités Bordeaux 1 & IV) vient de résoudre ce paradoxe. En analysant des carottes de sédiments datant d’il y a 80 000 à 70 000 ans, les chercheurs ont montré qu’au cours de cette période, la température des eaux du golfe de Gascogne est restée relativement élevée tandis que celle du continent européen a décru progressivement. Transportée vers le Nord par les vents, l’humidité dégagée par ce contraste thermique aurait provoqué les chutes de neiges qui ont formé la calotte glaciaire. Ces travaux sont publiés sur le site de le 1er septembre 2013.