Le mécanisme de la diabolisation

M. Michel Onfray a lancé un magazine numérique intitulé Front populaire destiné à promouvoir la parole de personnalités qui pensent en dehors des sentiers battus sur l’Europe, l’euro, la nation, la mondialisation, la culture, le capitalisme… Quelques noms figurent parmi ses futurs contributeurs éventuels, Ph Villiers, JP Chevènement, le professeur Raoult. Il n’en a pas fallu moins pour que le mécanisme de diabolisation se mette en route. Les noms d’oiseaux volent dans la presse la mieux pensante, celle qui prétend dicter l’ordre du bien et du mal, la loi de la pensée correcte : « réacosphère », « extrême droite », Boulanger, Doriot, Déat, etc. Il ne manque plus qu’Hitler, Mussolini et Franco. Pas Mao et Pol pot, ces grands criminels de masse, pour lesquels nos gardiens du temple conservent un vieux fond de tendresse. La diabolisation ne joue pas contre le lepénisme qui dispose bien au contraire d’un accès ouvert et permanent aux médias radio-télévision, et, désormais bien calé à sa place dans le système, comme tremplin des victoires passées, présentes et à venir du « progressisme ». Mais il se déchaîne invariablement contre toute initiative venant troubler l’ordre idéologique français, maniant son outil privilégié, le point Godwin, c’est-à-dire l’assimilation, en dépit du bon sens,  à l’Hitlérisme et tout ce qui s’y rattache directement ou indirectement. Faute d’argumentation ou d’aptitude à argumenter, les pires insultes, les crachats glaireux, les flots de haine, se déchaînent contre toute tentative de desserrer l’étau de la pensée conforme et susceptible d’ébranler le pilier central de l’idéologie française ou de perturber son monopole. La méthode est ancienne: dans les années 1930, le parti communiste, branche française de l’internationale communiste ou Komintern, puis de nouveau dans les années 1950, traitait invariablement de réactionnaire, fasciste ou de nazi toute approche critique à son endroit ou envers l’Union soviétique de Staline. Le parti communiste a plus ou moins disparu de fait ou il n’en reste que des miettes. Pourtant, sa méthode a triomphé.

Maxime TANDONNET

Author: Redaction