Que dire de plus du résultat des élections européennes en France? Ils ne font qu’amplifier la sensation d’impasse ou de chaos inévitable dans lequel le pays s’est engagé: obsession de la réélection élyséenne à n’importe quel prix, y compris celui de tous les désastres, triomphe de l’extrémisme démagogique et sans aucune issue, inconscience des électeurs, bêtise généralisée, conquérante. Démence narcissique, invasion du mensonge, idiotie: que peut-il sortir de l’alliance objective du lepénisme et du enmarchisme, ces deux formes jumelles de l’idolâtrie comme néant politique, pour se répartir les dépouilles de la politique française? La mauvaise foi ou l’aveuglement triomphent: 21% pour une majorité présidentielle, surtout après un matraquage médiatique sans précédent, c’est un score lamentable (la droite fit 28% en 2009, avant son échec en 2012). Qui pour le dire? Quant au RN ex-FN, à 24%, il ne progresse pas d’un iota en 5 ans. Qui pour le dire? Le chaos politique est en marche, un désastreux néant politique se profile et il faut le craindre, une crise de société. Nous avions une lueur d’espérance autour d’un demi-succès possible de la liste républicaine ouvrant des perspectives, même lointaines, d’une relève, sur la base d’un projet raisonnable. Hier soir, elle a été soufflée par le vent de la bêtise.
Maxime TANDONNET